Le SCFP 5430 est profondément troublé par les allégations trompeuses de la sous-ministre du Travail de la Saskatchewan, Donna Johnson, concernant les droits des travailleurs et la sécurité au travail.

Mme Johnson a affirmé que la COVID-19 ne présente pas de danger inhabituel et que « s’il n’y a aucune raison de dire que le lieu de travail est dangereux, l’employé n’a essentiellement pas la possibilité de refuser de travailler ». Ces allégations ont été faites dans un article paru sur le site Internet 650 CKOM le 15 mai.

Selon Troy Winters, agent principal en santé-sécurité au SCFP, en faisant ces déclarations, la sous-ministre démontre son incompréhension du fonctionnement de la loi. En fait, lorsqu’un employé pense que son lieu de travail ou la tâche qu’on lui a demandé d’effectuer est inhabituellement dangereux, il a alors le droit de refuser. « Chaque situation est unique, souligne-t-il. Une affirmation générale sur ce qui est dangereux est en soi très dangereuse. »

« Lorsque nos membres entendent ces déclarations faites par une personne en position d’autorité comme la sous-ministre du Travail, ils les croient », prévient la présidente du SCFP 5430, Sandra Seitz. « Et quand ils les croient, ils deviennent plus susceptibles de se retrouver en situation dangereuse. Avec ces allégations, Mme Johnson met en danger la sécurité et peut-être la vie de tous les travailleurs de notre province. »

La Loi de la Saskatchewan sur l’emploi est claire : un travailleur a le droit de refuser de travailler « s’il a des motifs raisonnables de croire que l’acte ou la série d’actes est anormalement dangereux pour sa santé ou sa sécurité ».

« La sous-ministre n’a pas le droit de prédéclarer qu’un lieu de travail est sécuritaire, insiste Troy Winters. Le droit de refus n’est que le début d’un processus qui permet au travailleur de prendre du recul par rapport à une situation qui pourrait le conduire à des blessures ou à une maladie si sa plainte en matière de santé et de sécurité n’est pas traitée avant qu’il doive accomplir la tâche réclamée. »

Selon Sandra Seitz, bien que le ministère de la Santé et la Saskatchewan Health Authority (l’autorité sanitaire provinciale) aient répété à maintes reprises aux syndicats qu’il n’y a pas de pénurie d’équipement de protection individuelle (EPI), les membres de sa section locale racontent le contraire.

Elle affirme que ceux-ci reçoivent quatre masques chirurgicaux par jour et qu’ils doivent les faire durer. Cela ne permet pas toujours de travailler en toute sécurité et d’éviter les situations dangereuses. Peu importe que ce soit à cause d’un malentendu de la part des gestionnaires ou à cause des pratiques de conservation de l’EPI. La seule chose qui compte, c’est que cette pénurie présente des dangers sur lesquels le travailleur doit avoir un certain contrôle.

« La COVID-19 est mortelle, souligne-t-elle. Il est irresponsable de faire une déclaration générale disant qu’elle ne présente pas de danger inhabituel. La sous-ministre devrait se préoccuper davantage de s’assurer que tous les travailleurs de la province disposent d’un EPI approprié et que tous les employeurs forment correctement leurs employés à son utilisation. Ce n’est pas le moment de refuser des droits aux travailleurs de cette province. »