Le SCFP demande au Régime de pensions du Canada d’abandonner son projet d’investir dans un important programme de privatisation de l’eau au Brésil. L’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada est impliqué dans la vente massive d’infrastructures publiques dirigée par le président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro, alors que le pays est ravagé par la COVID-19.
Les travailleurs touchés lancent aux travailleurs canadiens un appel à la solidarité et au soutien pour les aider à défendre leurs services d’eau publics.
- Lisez la lettre du SCFP à l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada (OIRPC) en français et en portugais
- Lire l’alerte à l’action émise par l’Internationale des services publics
L’Office est en train d’acheter une participation de 45 pour cent dans Iguá Saneamento. Cette entreprise d’assainissement brésilienne utilisera les 270 millions de dollars de l’OIRPC pour acheter un système d’eau public mis aux enchères dans l’État de Rio de Janeiro. La vente aux enchères aura lieu le 30 avril.
« Il est scandaleux que notre régime de retraite public utilise les caisses de retraite des travailleurs pour tirer profit des besoins des gens en eau potable et en traitement des eaux usées. Ce sont des droits essentiels à la survie. L’accès aux services d’eau est déjà fragile et inéquitable au Brésil. La privatisation aggravera les choses. Nous réclamons son abandon », a déclaré le président national du SCFP, Mark Hancock.
Les services privés d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées affichent un terrible bilan (en anglais seulement). La privatisation de l’eau s’accompagne souvent d’une flambée des tarifs, d’une chute de l’accès, d’une baisse de qualité et de compressions dans les services et les emplois. La Fédération nationale des travailleurs urbains (FNU), qui représente les travailleurs de l’eau de Rio de Janeiro, affirme que la privatisation entraînera la perte de milliers d’emplois.
« Le SCFP s’oppose fermement à ce que les caisses de retraite investissent dans la privatisation d’infrastructures et en tire profit. Oui, nous souhaitons que nos caisses de retraite obtiennent un rendement décent sur leurs investissements, mais pas aux dépens de travailleurs et de citoyens canadiens, ni de travailleurs et de citoyens d’autres pays. L’Office doit se retirer de ce plan de privatisation dangereux et nocif », a affirmé le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
De surcroît, le climat politique actuel au Brésil rend tout investissement dans les infrastructures locales risqué. La vente aux enchères des services d’eau a lieu à l’approche des élections présidentielles de 2022, dont l’issue pourrait entraîner l’annulation de la transaction. La FNU conteste également cette vente devant les tribunaux.