Les membres du SCFP qui espéraient en savoir plus ont été déçus, hier, par le discours du Trône du gouvernement conservateur. Celui-ci ne concrétise aucune priorité digne de ce nom.

Le gouvernement n’a pas expliqué sa vision du Manitoba, que ce soit dans l’éducation, les municipalités, les soins de santé ou même Manitoba Hydro.

Après une année tumultueuse au cours de laquelle le gouvernement a coupé dans la santé, jeté les bases de la privatisation de l’hydroélectricité, démoli le financement de Winnipeg et d’autres municipalités, puis menacé de chambouler l’éducation, le discours du Trône est resté coi sur ces sujets.

« La ville de Winnipeg n’a même pas été mentionnée dans le discours », déplore Gord Delbridge, président de la section locale 500 du SCFP. « Comment peut-on avoir une vision d’une province sans une vision de sa capitale ? »

« Les travailleurs de la santé cherchaient un signe de la fin des compressions dans le système de santé instaurées par ce gouvernement il y a deux ans », explique Debbie Boissonneault, présidente du SCFP 204. « Nous ne l’avons pas entendu, ce qui veut dire qu’on peut s’attendre à plus de coupes, plus de privatisations et aucun soutien pour les travailleurs de première ligne en santé. »

« Les membres du secteur de l’éducation attendaient avec impatience qu’on leur dise qu’ils ne seront pas les prochains à passer à la trappe », raconte Abe Araya, présidente de la section locale 110 du SCFP. « Nous planons plutôt dans l’incertitude, ce qui n’a rien de rassurant. »

« L’absence d’un engagement à garder Manitoba Hydro dans le giron public m’apparaît troublante », ajoute Chris Mravinec, président du SCFP 998. « Toute personne qui saisit la valeur d’un service d’électricité public unifié devrait s’en inquiéter. Des gestes comme le retrait du programme Soyez éconergiques laissent planer les pires doutes. »

« À la fin du discours, je n’aurais pas pu répéter une seule chose concrète qui a été dite », conclut Gord Delbridge, président du SCFP-Manitoba. « Ce qui en ressort, c’est tout ce qu’on ne nous a pas dit : pas d’investissement dans le monde municipal, pas de vision pour l’éducation ou la santé, pas d’engagement à garder l’électricité publique. »