Le SCFP-Ontario a livré une évaluation cinglante du budget provincial du gouvernement Ford. Le syndicat accuse le gouvernement d’avoir délibérément dépensé moins que prévu dans les services vitaux et de ne pas résoudre la crise du personnel qu’il a créée en vidant les services publics de la province.

« Ce gouvernement a choisi sciemment d’affamer nos services publics, et ce budget ne fait que confirmer ce choix », estime le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « Le budget des conservateurs n’augmente pas les crédits des services vitaux au-delà de l’inflation. Une fois de plus, la santé, les services sociaux, les soins de longue durée, les garderies, les universités et d’autres secteurs devront en faire plus avec moins. »

« Aujourd’hui, nous vivons avec les résultats de cette approche : des services publics émaciés, et les travailleuses et travailleurs qui les fournissent dans les hôpitaux, les écoles, les foyers de soins de longue durée, les garderies, etc., qui quittent ces emplois en masse. Leurs employeurs ne peuvent même pas recruter suffisamment de personnel pour les remplacer; des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur public ne sont pas pourvus. »

« Cela nous a menés à une crise marquée par de longs délais d’attente et une pénurie de services pour les gens qui en ont besoin. Nous avons besoin d’une stratégie de main-d’œuvre pour rétablir la qualité et les niveaux de service que mérite la population, mais ce budget ne commence même pas à régler le problème. »

La secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Yolanda McClean, fait écho à la déclaration de M. Hahn en soulignant que, même après avoir contribué à créer une génération de gens dont le salaire n’a pas suivi l’inflation, le gouvernement Ford refuse toujours obstinément de payer les gens ce qu’ils valent.

« Le gouvernement éloigne les gens des emplois du secteur public, même si nous avons désespérément besoin d’en attirer en offrant un meilleur salaire et de meilleures conditions de travail. Mais ce budget est un échec retentissant en ce sens, et cela va priver les familles ontariennes du soulagement et du soutien dont elles ont besoin pour affronter la flambée du coût de la vie et la baisse de leur pouvoir d’achat. »

Elle exhorte le gouvernement Ford à montrer sa bonne foi en abandonnant sa procédure d’appel à propos de la loi 124. Avant d’être abrogée, cette loi a fait perdre 2,1 milliards de dollars en salaires aux travailleuses et travailleurs du secteur public.

En outre, Mme McClean rejette les affirmations du gouvernement concernant une saine gestion budgétaire, parce que ses budgets prévoient des excédents.

« Les excédents budgétaires font partie du mythe que tisse ce gouvernement : chaque fois, il nous dit qu’il dépense plus en programmes et en services que n’importe quel autre gouvernement dans l’histoire de l’Ontario, dit-elle. Puis, il dépense moins que promis et utilise les fonds non alloués pour se vanter de réaliser un excédent budgétaire. » Elle souligne que le Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario signale constamment que le gouvernement sous-dépense des milliards de dollars, plus récemment dans la santé, l’éducation et les infrastructures municipales.

« Un excédent budgétaire, c’est de l’argent qui appartient aux Ontarien(ne)s, avance-t-elle. Il représente tous les services qu’on nous a refusés. Financer de meilleurs services, c’est le moyen le meilleur, le plus rapide et le plus efficace de soutenir les gens qui en ont le plus besoin. Mais cela ne peut être fait que s’il y a suffisamment de travailleuses et de travailleurs pour fournir ces services. »