Aujourd’hui, la première ministre a fait une annonce pour répondre à la vague populaire qui réclame des normes de soins pour les personnes âgées en soins de longue durée. Or, ce qu’on a annoncé ne correspond pas du tout à ce qu’on prétend avoir annoncé. C’est ce qu’affirme la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick, qui a mené la campagne pour l’adoption d’une norme de quatre soins de soins directs par jour.
« Nous sommes heureux que la première ministre et son ministre de la Santé reconnaissent enfin qu’il faut augmenter le nombre d’heures de soins prodigués aux personnes âgées dans les établissements de soins de longue durée, admet-elle. Hélas, l’annonce faite aujourd’hui est une mascarade. Le gouvernement compte les travailleurs en congé de maladie ou en vacances comme s’ils étaient au chevet des pensionnaires. Ça n’aide pas les personnes âgées qui réclament de l’aide pour aller à la toilette. »
« Oui, c’est bien que le gouvernement reconnaisse le besoin, poursuit-elle, mais on ne devrait pas considérer les heures de vacances, de jours fériés et de congés de maladie comme des “heures de soins directs”. Comment peut-il refuser d’exclure ces heures ? C’est inacceptable. Le SCFP continuera d’insister : une moyenne de quatre heures qui inclut des heures où on ne prodigue pas des soins sur place, ce n’est pas une vraie norme de quatre heures de soins directs. »
« De plus, le gouvernement n’a pas fixé d’échéancier pour la mise en place de cette norme, déplore Mme Rennick. Et il n’a pas enchâssé la norme minimale de soins dans la réglementation. Sans cela, rien ne garantit que les personnes âgées recevront les soins qu’elles méritent et dont elles ont besoin. »
En ce moment, tout ce que la loi garantit aux personnes âgées en soins de longue durée, c’est une infirmière en disponibilité en tout temps et deux bains par semaine. Les normes de soins sont plus basses au Canada que dans tous les autres pays à économie équivalente. Et elles sont plus basses en Ontario que partout ailleurs au pays.
On compte plus de 78 000 Ontariens en établissements de soins de longue durée. Ils ont plus de 85 ans dans la majorité des cas. Près des trois quarts présentent une forme de démence ou d’Alzheimer. La grande majorité a des problèmes de mobilité.
« Nos membres travaillent d’arrache-pied, depuis plusieurs années, pour faire bouger le gouvernement, rappelle Heather Duff, présidente du secteur des travailleurs de la santé au SCFP-Ontario. Nous espérons que le gouvernement agira rapidement pour accroître les soins aux personnes âgées. Ces personnes souffrent. »
« L’annonce faite aujourd’hui découle directement des efforts déployés par les membres du SCFP-Ontario pour sensibiliser la population au besoin criant d’heures de soins directs, poursuit Mme Duff. Soyons fiers de ce que nous avons accompli. Et sachez que nos travailleurs en soins de longue durée ne relâcheront pas la pression tant que leurs pensionnaires n’auront pas droit au niveau de soins dont ils ont besoin. »