Health care workers with face coveringsCheryl Oates | Service des communications

Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, essuie de vives critiques pour sa mauvaise gestion de la pandémie de COVID-19. Le gouvernement conservateur a eu de la difficulté à juguler la crise alors que le système de santé était incapable de répondre à la demande croissante. Les conservateurs ont aussi tardé à prendre des mesures significatives pour ralentir la propagation du virus. 

Le premier ministre fait aussi face à une crise de confiance à l’interne. Bien qu’il ait réussi à éviter la tenue d’un vote de non-confiance au sein du caucus conservateur en septembre, son leadership demeure contesté. 

« Jason Kenney a laissé tomber la population. Des gens meurent, pendant que le gouvernement se regarde le nombril, totalement obsédé par la politicaillerie interne. Faute de leadership, Jason Kenney n’a pas réussi à protéger les gens et il n’a pas soutenu notre économie », a affirmé le président du SCFP-Alberta, Rory Gill. 

Les grands syndicats albertains ont été parmi les premiers à souligner la situation désastreuse et à exiger des mesures de la part du gouvernement Kenney. À la mi-septembre, le SCFP s’est joint à l’United Nurses of Alberta, à la Health Science Association of Alberta et à l’Alberta Union of Provincial Employees pour exhorter le premier ministre Kenney à demander l’envoi de l’armée. Quelques jours plus tard, et après la publication d’un rapport indiquant que la capacité des soins intensifs de la province serait bientôt dépassée, le gouvernement a annoncé qu’il accepterait le soutien de l’armée, de la Croix-Rouge et des autres provinces. Devant la pression populaire croissante, le Parti conservateur uni n’a pas eu le choix de resserrer les mesures.  

Jason Kenney a annoncé la création d’un passeport vaccinal, quelques semaines après avoir déclaré qu’il n’envisagerait jamais cette option. Officiellement, il s’agit d’un « programme d’exemption aux restrictions » qui permet aux personnes entièrement vaccinées de continuer à fréquenter les commerces non essentiels.  

Le gouvernement a de plus annoncé que les travailleuses et travailleurs du secteur public devront présenter une preuve de vaccination ou obtenir un accommodement en vertu de la Loi sur les droits de la personne de l’Alberta. Une preuve de test rapide ou PCR négatif peut aussi être présentée, mais cette preuve n’est valide que pendant 72 heures et les frais sont à la charge de l’individu. 

Enfin, en réponse aux récentes manifestations devant les hôpitaux albertains, le gouvernement conservateur a élargi la portée de la Loi sur la défense de l’infrastructure critique pour accorder aux hôpitaux et autres établissements de santé, les mêmes protections dont bénéficient les chemins de fer, les autoroutes et les oléoducs. Les personnes qui enfreignent cette loi s’exposent à une amende maximale de 25 000 dollars ou à une peine d’emprisonnement. L’amende maximale pour les entreprises est de 200 000 dollars. 

« Je suis heureux que le gouvernement ait finalement pris ces mesures, mais c’est trop peu, trop tard. Le mal est fait et des gens sont morts. Jason Kenney doit être tenu responsable », a déclaré Rory Gill. 

Le caucus de l’UCP reste divisé. Certains députées et députés pensent que la province avait besoin de restrictions plus sévères plus tôt, tandis que d’autres croient qu’on devrait rouvrir complètement l’économie et laisser le virus se propager. Jason Kenney s’efforce de gérer ces turbulences internes, mais son avenir politique est incertain. Son leadership sera réévalué lors du congrès annuel du Parti conservateur uni en avril 2022.