Aujourd’hui, les travailleuses et travailleurs œuvrant dans les hôpitaux et les soins de longue durée de la région d’Ottawa ont manifesté devant le bureau de la députée provinciale conservatrice de Nepean, Lisa MacLeod. Ils lui ont demandé son aide pour obtenir l’abrogation de la loi salariale du gouvernement Ford qui limite leur salaire et les empêche de négocier les soutiens en santé mentale dont ils ont cruellement besoin.
Leur message pour Mme MacLeod était limpide : pendant qu’ils prodiguaient des soins, dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, aux personnes atteintes de la COVID, celle-ci et ses collègues députés conservateurs leur ont fait très mal en limitant la croissance des salaires à un pour cent (le projet de loi 124). À cause de l’inflation actuelle, cette limite a imposé aux « héroïnes de la pandémie » une diminution salariale de quatre pour cent en 2021 et encore de quatre pour cent en 2022.
« Le plafond salarial du gouvernement Ford dévalorise une main-d’œuvre majoritairement féminine qui a fait d’énormes sacrifices personnels », explique Dave Verch, infirmier auxiliaire autorisé (IAA) et vice-président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP) représentant l’est de la province. « Cela réduit notre salaire réel et nous empêche de négocier les soutiens en santé mentale dont nous avons cruellement besoin après le traumatisme subi à soigner la clientèle des hôpitaux et des soins de longue durée pendant la pandémie. Nous pensons que la presque totalité de la population ontarienne est du côté du personnel de la santé. Nous demandons à Mme MacLeod de réclamer avec nous l’abrogation de cette loi. »
Depuis le 1er mars, 1 600 travailleuses et travailleurs de la santé ont contracté la COVID-19 au travail, un taux d’infection presque record depuis le début de la pandémie. Selon le SCFP, on pourrait éviter cette situation en protégeant adéquatement le personnel de la santé. C’est pourquoi il négocie, aux côtés du SEIU Healthcare, pour obtenir des masques N95. Depuis le début de la pandémie, 30 000 travailleuses et travailleurs de première ligne du secteur ontarien de la santé ont été infectés par la COVID-19 et nous comptons 24 décès.
Les efforts déployés récemment par le Parti progressiste-conservateur pour supprimer les frais de renouvellement du permis de conduire, mesure qui fera perdre un milliard de dollars à l’État, font sourciller le personnel de la santé, raconte Mélanie Viau, vice-présidente francophone du CSHO-SCFP et infirmière à Ottawa. « C’est un stratagème électoraliste évident, dit-elle. Un milliard de dollars, c’est beaucoup d’argent qui pourrait servir à augmenter les effectifs et à améliorer les soins. C’est comme si le gouvernement diminuait notre salaire réel pour distribuer cet argent à tout vent. Nous ne demandons pas de récompense. Nous croyons simplement qu’il est injuste de nous pénaliser en diminuant notre salaire. »
Le SCFP représente près de 90 000 travailleuses et travailleurs de la santé en Ontario. Quatre-vingt-dix pour cent des IAA et des préposé(e)s aux services de soutien à la personne (PSSP) qui œuvrent dans le système de santé sont des femmes, tout comme 65 pour cent des personnes qui nettoient et désinfectent nos hôpitaux et 75 pour cent des inhalothérapeutes. Les préposé(e)s aux unités de soins et autres membres du personnel administratif sont presque tous des femmes.