La Trinity Place Foundation a licencié une employée de 33 ans après que celle-ci eut dit à son employeur qu’elle n’était pas à l’aise de travailler seule avec 30 clientes et clients à haut risque. La fondation s’occupe principalement de personnes âgées de Calgary ayant des besoins de logement, mais elle travaille également avec la régie de la santé Alberta Health Services pour fournir du logement et des services sociaux aux populations vulnérables, notamment des personnes ayant de graves problèmes de santé mentale.

En août, une cliente de Parkview Village a affirmé avoir été agressée sexuellement par un autre client. À ce moment-là, l’employée Kim Sinnett a demandé à Trinity Place de pourvoir un poste vacant. Mme Sinnett travaillait auprès de 30 personnes à haut risque et de 100 autres résidents et résidentes, en étant la seule employée sur place, l’autre poste restant vacant.

Kim Sinnett était inquiète que toute la clientèle ait accès à son bureau (sans sortie de secours), de ne pas avoir accès à un téléphone portable lorsqu’elle n’était pas dans son bureau et du fait que le lieu de travail n’avait pas de plan d’urgence ou de sécurité. Après plusieurs tentatives pour amener Trinity Place à résoudre les problèmes de sécurité et à pourvoir le poste vacant, elle a demandé de l’aide à son syndicat, le SCFP. Mme Sinnett et une personne conseillère du SCFP ont rencontré son gestionnaire le 1er décembre pour discuter des problèmes de sécurité et réclamer un plan de sécurité. Deux jours ouvrables plus tard, elle recevait une lettre de licenciement pour « falsification de ses qualifications en travail social » dans sa demande d’emploi.

Kim Sinnett est titulaire d’un diplôme en réadaptation communautaire et d’un diplôme en études sur le handicap. Elle n’a jamais prétendu être une travailleuse sociale, n’a pas fourni de numéro de permis de travailleuse sociale et a correctement énuméré ses diplômes dans sa demande d’emploi.

À cause de ce congédiement sans motif, juste avant Noël, elle ne recevra aucune indemnité de départ et n’est pas admissible à l’assurance-emploi.

« J’ai le cœur brisé, confie-t-elle. J’aime mon travail, je veux continuer à le faire. Je suis inquiète pour les personnes auprès de qui je travaillais. On ne devrait pas pouvoir me licencier pour avoir voulu un lieu de travail sûr. »

Le président du SCFP-Alberta, Rory Gill, estime que les organismes comme Trinity Place devraient mieux traiter leur main-d’œuvre : « Tout le monde a le droit d’être en sécurité au travail. Une employée pour 30 personnes à haut risque, ce n’est pas une situation sécuritaire. Les excuses fallacieuses de Trinity Place pour licencier Mme Sinnett sont absurdes. L’employeur doit lui redonner son poste. »

Le SCFP déposera une plainte en matière de santé et de sécurité au travail. Il envisage aussi de déposer une plainte auprès de la Commission des relations de travail de l’Alberta pour activités antisyndicales.