Cette année, cela fait 33 ans que le Comité national de santé et de sécurité du SCFP a proposé de créer un Jour de deuil national pour les personnes tuées ou blessées au travail.

Au début de 1985, dans le cadre d’une conférence sur la santé et la sécurité au travail, notre président national d’alors, Jeff Rose, a proclamé le 28 avril Jour de deuil national. La même année, le Congrès du travail du Canada et ses syndicats affiliés ont adopté ce jour de commémoration à travers le pays. Dans plusieurs communautés, les conseils du travail organisent des cérémonies afin que les syndiqués rendent hommage aux personnes tuées ou blessées au travail. Les travailleurs en profitent également pour renouveler leur engagement à demeurer vigilant.

Chaque Jour de deuil national, le SCFP rend hommage à ses membres décédés au travail. Au cours de l’année dernière, les membres du SCFP suivants ont perdu la vie au travail :

  • Nicole Leblanc, section locale 25, Ontario
  • Saturnino Sonson, section locale 30, Alberta
  • Ben Melong, section locale 30, Alberta
  • Daphne Sandoval, section locale 966, Ontario
  • Wayne Harland, section locale 500, Manitoba
  • Diane Chicoine, section locale 416, Ontario

À travers le pays, les travailleurs souligneront le 25e anniversaire de la terrible catastrophe minière de Westray, en Nouvelle-Écosse, qui avait coûté la vie à 26 mineurs. Malgré plusieurs enquêtes policières et une enquête publique, personne n’a été tenu responsable, un résultat inacceptable. Les familles des victimes ont donc continué à réclamer justice, avec l’appui d’autres travailleurs et de leurs syndicats. En 2004, le gouvernement fédéral a réagi en inscrivant au Code criminel la responsabilité de l’employeur dans les cas de négligence entraînant des blessures graves ou la mort.

Malheureusement, dans les 13 années qui ont suivi ce changement, plus de 10 700 personnes sont mortes au travail. On a déposé des accusations dans à peine sept cas, ce qui a mené à seulement quatre condamnations. Depuis l’adoption de la « loi Westray » en 2004, une seule personne a reçu une peine d’emprisonnement.

Le 28 avril prochain, le SCFP se joint au Congrès du travail du Canada pour demander au gouvernement fédéral de profiter du 25e anniversaire de la catastrophe de Westray pour enfin faire respecter la loi.

Le fédéral doit adopter un plan d’action de toute urgence. Afin d’honorer la mémoire des personnes tuées ou blessées au travail, il pourrait travailler de concert avec les provinces et les territoires afin de :

  • former les procureurs de la Couronne et leur donner instruction d’appliquer les articles Westray du Code criminel.
  • former la police et la GRC et leur demander d’envisager la négligence criminelle dans les cas où une personne est tuée ou gravement blessée au travail.
  • nommer des procureurs qui se consacreraient aux décès liés à la santé et à la sécurité au travail.
  • assurer la coordination entre les organismes de réglementation, la police et les avocats de la Couronne pour permettre aux responsables de la réglementation en matière de santé-sécurité au travail d’aviser la police dans les cas où des accusations en vertu des articles Westray du Code criminel s’imposent.

Les travailleurs et leurs proches méritent que le fédéral se dote d’un plan d’action qui inclut au moins tous ces points. D’ici là, le SCFP et les autres syndicats continueront de réclamer justice.

Pour connaître l’heure et l’endroit de la cérémonie du Jour de deuil national dans votre région, communiquez avec votre section locale.

Pour en savoir plus, visitez sesouvenirwestray.ca et signez la pétition pour demander au gouvernement fédéral d’agir.