Mark Hancock | Président national

Lorsque Jason Kenney est devenu premier ministre de l’Alberta en avril 2019, nous savions que nous aurions des combats difficiles à mener au cours des quatre années à venir. Nous savions que nous serions confrontés à des attaques contre les systèmes de santé et d’éducation, contre les personnes vulnérables de notre société et contre les services que nos membres fournissent.  

Le gouvernement conservateur de Jason Kenney s’en prend maintenant à notre droit d’intervenir et de nous exprimer sur ces enjeux. 

Cet été, Jason Kenney a fait adopter le projet de loi 32 à toute vapeur par l’Assemblée législative. Cette loi empêche les syndicats de sensibiliser les gens aux questions importantes pour leurs membres, les travailleurs et leurs familles. Il porte atteinte à la liberté d’expression et d’association des travailleurs en déterminant les endroits où les syndicats sont autorisés à faire du piquetage et en leur imposant d’obtenir, pour ce faire, la permission du gouvernement.  

Pire encore, il met la hache dans la rémunération des heures supplémentaires et des pauses pour de nombreux travailleurs, en plus de faciliter le congédiement massif d’employés. 

Cette loi ne menace pas seulement les gains obtenus au fil des ans par le mouvement syndical en matière de droits et d’équité au travail, il menace le droit des travailleurs de se faire entendre alors que nous vivons pourtant en démocratie. 

Bâillonner les travailleurs dans l’arène publique n’est pas un effet secondaire de cette loi, c’est sa raison d’être. 

Cette loi n’est pas seulement offensante, inutile et antidémocratique. Elle est inconstitutionnelle. Les syndicats ont toujours été des acteurs importants dans le processus démocratique au Canada. Depuis longtemps, nous sommes les fiers représentants des travailleurs et nous luttons pour la justice lorsque les règles du jeu favorisent les employeurs et les grandes entreprises.  

Soyons clairs : si cela peut se produire en Alberta, personne n’est à l’abri ailleurs au Canada. Cette loi n’est pas seulement problématique pour nos 36 000 membres en Alberta ou pour nos 700 000 membres dans tout le pays. C’est un problème pour chaque travailleur canadien. En tant que plus grand syndicat du Canada, le SCFP sera donc à l’avant-scène de la lutte contre cette loi dans les mois à venir.