Dans un récent communiqué de presse, le gouvernement du Parti de la Saskatchewan a annoncé qu’il allait de l’avant avec la privatisation des chirurgies, notamment la sous-traitance de chirurgies à des fournisseurs à but lucratif et l’envoi de gens dans des cliniques privées hors province.
« Il y a soixante ans, les Saskatchewanaises et Saskatchewanais se sont rallié(e)s pour créer l’assurance-maladie universelle », rappelle Bashir Jalloh, président du SCFP 5430. « Le gouvernement actuel semble faire tout ce qui est en son pouvoir pour revenir en arrière et privatiser notre système de santé. C’est désolant. »
« La sous-traitance de chirurgies n’est pas une solution miracle aux listes d’attente, prévient-il. En fait, il y a peu d’éléments permettant de croire que cela réduira les temps d’attente. On n’a qu’à penser à la liste d’attente pour une IRM qui s’allonge depuis que le provincial a instauré un système à deux vitesses. Sans compter que les gens qui se font opérer au privé reviennent dans le système public pour leur suivi. Pensons aussi aux soins à domicile et aux thérapies dont la liste s’allonge. »
Des études ont également montré que, souvent, les établissements à but lucratif tournent les coins ronds pour réduire leurs coûts, entraînant des soins de moindre qualité. Les cliniques privées fonctionnent sur un modèle de profit et ont des frais de gestion plus élevés que le système public.
« Une plus grande privatisation ne fera qu’aggraver nos problèmes de recrutement et de rétention, poursuit M. Jalloh. Le bassin de personnel dans la santé est limité. La privatisation d’un plus grand nombre de services de santé détournera du personnel médical du système public. Pour diminuer le temps d’attente et améliorer la qualité des soins, il faudrait accroître la dotation en personnel dans l’ensemble de notre système de santé. »
Le SCFP 5430 réclame du gouvernement qu’il envisage des solutions publiques, comme l’élargissement des heures d’ouverture, l’embauche de plus de personnel et l’ajout de places en formation.
« C’est simple : les gens devraient avoir accès à des soins de santé près de chez eux, conclut Bashir Jalloh. Envoyer des gens hors province va ajouter des coûts inutiles et créer des obstacles déraisonnables à l’accès aux soins. Si le gouvernement a les moyens de faire cela, il peut se permettre d’investir dans des solutions publiques. »