À eux deux, Sandra et Dave Conners ont travaillé plus de 40 ans comme aides-éducateurs à Miramichi au Nouveau-Brunswick. Parce que cet emploi est mal rémunéré, à temps partiel et saisonnier, ils ont dû cumuler plusieurs emplois, comme bon nombre de leurs collègues. D’autres aides-éducateurs et travailleurs dans le milieu scolaire ont même dû fréquenter les banques alimentaires.
Heureusement, leur situation a changé pour le mieux. Grâce à l’entente sur l’équité salariale conclue en 2016 entre la section locale 2745 du SCFP et le gouvernement du Nouveau-Brunswick, des centaines de membres du SCFP (surtout des femmes occupant des postes d’aides-éducatrices, d’accompagnatrices auprès des élèves, d’adjointes administratives, de commis et d’assistantes en réadaptation) ont eu droit à d’importantes augmentations de salaire.
Les aides-éducatrices, dont le salaire horaire était de 17,99 dollars l’heure en 2012, recevront, en vertu de cette entente, des augmentations totalisant 9,53 dollars l’heure d’ici 2022 et ce, en plus des hausses salariales générales consenties à tous les employés. Les accompagnatrices auprès des élèves, des employées qui effectuent du travail à temps partiel et de manière saisonnière, touchaient 14,08 dollars l’heure en 2012. Grâce au règlement sur l’équité salariale, elles recevront, en plus des augmentations générales, une augmentation de 6,46 dollars l’heure sur dix ans.
Les conseillers en évaluation des emplois du SCFP ont aidé la section locale 2745 et l’employeur à conclure cet accord. Cela a pris plusieurs années, mais ces ajustements feront une grosse différence dans la vie de ces travailleuses qui étaient sous-rémunérées et sous-valorisées.
L’équité salariale se fonde sur le principe que le salaire doit correspondre à la valeur de l’emploi, sans égard au sexe des personnes qui font le travail. Elle profite surtout aux femmes en réduisant l’écart salarial qui les pénalise, mais les hommes qui pratiquent ces métiers reçoivent aussi les ajustements. Les familles des travailleurs et leurs communautés en profitent également.
« J’ai toujours occupé plusieurs emplois en même temps. Je suis content des augmentations, mais je le suis encore plus qu’on valorise enfin mon travail. Grâce à la présidente de notre section locale Theresa McAllister et à l’équipe spécialisée en équité salariale, les choses évoluent enfin et dans le bon sens », a déclaré Dave Conners.
Malheureusement, ce ne sont pas tous les milieux de travail au pays qui sont protégés par une loi sur l’équité salariale. En fait, seuls le gouvernement fédéral et six provinces (Ontario, Québec, Manitoba, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard) se sont dotés d’une telle loi.
À défaut d’une loi, la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador ont adopté un cadre politique pour négocier l’équité salariale avec certains groupes d’employés du secteur public. L’Alberta est la seule province sans loi ni politique en la matière.
Dans la plupart des provinces, les lois et règlements s’appliquent uniquement aux employés du secteur public et, dans certains cas à des groupes spécifiques d’employés provinciaux. En Ontario et au Québec, l’équité salariale s’applique aussi aux milieux de travail du secteur privé comptant plus de dix employés.
Que ce soit parce que la loi l’exige ou dans le cadre de la négociation, les employeurs et les sections locales peuvent se lancer dans une démarche d’évaluation des emplois et d’équité salariale.
Le processus développé par le SCFP doit être mis en œuvre et administré conjointement par les employés et l’employeur. Les employés concernés participent directement à la collecte des renseignements qui servent à l’analyse. Les sections locales et les employeurs peuvent profiter de l’expertise du SCFP gratuitement, ce qui est beaucoup plus avantageux que de payer des honoraires élevés à un consultant privé. Le personnel du SCFP peut vous prodiguer d’excellents conseils qui vous permettront d’amorcer votre démarche du bon pied et d’éviter les écueils.
Le travail des conseillers en équité salariale du SCFP national a des répercussions positives énormes pour nos membres. Parlez-en à Sandra et à Dave Conners ainsi qu’aux autres membres de la section locale 2745.