Le gouvernement fédéral est propriétaire de 26 aéroports au Canada. La gestion de ces aéroports est assurée par des administrations aéroportuaires privées sans but lucratif qui versent un loyer au gouvernement et réinvestissent les revenus dans les installations. Les aéroports sont essentiels pour les voyageurs et pour notre économie. Malheureusement le gouvernement songe à les privatiser.
Il est vrai que les aéroports du Canada peuvent faire mieux pour répondre aux besoins des voyageurs. Les Canadiens paient des taxes sur les billets d’avion et des frais d’aéroport qui sont parmi les plus élevés au monde. Les redevances d’atterrissage pour les compagnies aériennes sont aussi très importantes. Même si la situation n’est pas parfaite, un sondage récent montre que la plupart des Canadiens considèrent que la privatisation des aéroports est une mauvaise idée.
En Norvège, les taxes et les frais imposés aux passagers dans les aéroports, dont la propriété et l’exploitation sont publiques, sont beaucoup plus raisonnables. Par contre, la privatisation des aéroports en Australie et au Royaume-Uni a entraîné une augmentation des taxes et des frais.
La privatisation fera grimper les coûts encore davantage et les compagnies aériennes canadiennes pourront difficilement faire concurrence aux compagnies étrangères. De plus, une diminution des affaires pour les entreprises aériennes du Canada entraînera des pertes d’emplois, notamment pour certains membres du SCFP. Pour maximiser les profits, les exploitants aériens devront sans doute recourir à des mesures de réduction des coûts qui auront des effets sur la qualité du service et qui continueront à exercer une pression sur les salaires et les avantages sociaux de leurs employés.
Pour réduire leurs coûts et maximiser leurs profits, les propriétaires d’aéroports privés confieront les services comme le nettoyage, le dégivrage et l’entretien en sous-traitance. La privatisation fera aussi augmenter les coûts des exploitants de compagnies aériennes, ce qui les poussera à rechercher des contrats de service moins chers. Les fournisseurs de services rogneront sur les coûts pour rester rentables, notamment en ne respectant pas certains protocoles de nettoyage des cabines. Les services d’entretien internationaux confiés en sous-traitance comptent de plus en plus sur des mécaniciens temporaires et non brevetés. Ces raccourcis entraînent de grands dangers pour la santé et la sécurité des passagers et des membres du SCFP qui travaillent dans l’industrie.
Il est clair que les administrations aéroportuaires du Canada peuvent en faire plus pour améliorer les services offerts aux Canadiens. Mais la vente d’aéroports à des investisseurs privés n’est pas la solution. La privatisation serait désastreuse pour les Canadiens. Le gouvernement ferait des gains financiers à court terme en vendant les aéroports. Mais les coûts à long terme de la privatisation retomberont inévitablement sur les épaules des voyageurs canadiens et des membres du SCFP.
Air Canada, les administrations aéroportuaires d’Ottawa, de Calgary et de Vancouver et les conseillers municipaux de Toronto et Montréal, ainsi que d’autres syndicats comme l’AFPC, Unifor et l’AIM se sont joints au SCFP pour dénoncer la privatisation des aéroports. Notre message est clair : les aéroports canadiens doivent rester publics.
Amanda Vyce