En 2015, les membres du SCFP se sont mobilisés pour protéger les soins de santé, les soins à domicile et les soins de longue durée publics, tout en faisant de la santé un enjeu électoral.
Le 31 mars, le SCFP et le Syndicat des employés d’hôpitaux (SEH) ont souligné, aux côtés de la Coalition canadienne de la santé, le premier anniversaire de l’expiration de l’Accord fédéral-provincial sur la santé. Lors d’une cinquantaine d’activités organisées à travers le pays et sur les médias sociaux (mot-clic #stand4 Medicare), nous avons fait valoir la nécessité de renouveler l’accord pour assurer un financement adéquat du système de santé.
En mai, des membres et des employés du SCFP ont fait pression sur les députés fédéraux et sensibilisé la population à nos demandes en santé.
Notre campagne pluriannuelle sur l’accord sur la santé menée en collaboration avec le Conseil des Canadiens et des militants communautaires locaux a fait ressortir les dommages causés au système de santé par le gouvernement conservateur. Cette campagne a porté ses fruits lors des élections fédérales. Dans le nord de l’île de Vancouver par exemple, le NPD a défait le candidat conservateur sortant et remporté une nouvelle circonscription. Au total, les députés conservateurs ont mordu la poussière dans sept des dix circonscriptions ciblées au Canada.
Le SCFP a défendu les soins de santé publics dans les diverses communautés canadiennes. Au Nouveau- Brunswick, les employés d’hôpitaux ont alerté la population sur les effets des compressions et de la privatisation en visitant les marchés publics et les festivals. Ils étaient accompagnés d’un corbillard symbolisant la mort des soins de santé publics. Les libéraux provinciaux veulent privatiser la gestion des services de soutien des hôpitaux, comme l’alimentation et l’entretien, ce à quoi s’oppose la section locale 1252. Les libéraux menacent aussi d’effectuer des compressions dans les hôpitaux ruraux.
En Saskatchewan, le SCFP et le Conseil des Canadiens ont fait une tournée contre la privatisation dans cinq villes. La plus récente menace là-bas : les cliniques privées d’imagerie par résonance magnétique. Le SCFP a souligné les dangers de ce modèle à but lucratif qui, selon un avis juridique, enfreint la Loi canadienne sur la santé. Le SCFP-Saskatchewan a demandé à la ministre 6 fédérale de la Santé d’examiner la loi du gouvernement Wall sur ces cliniques.
Le SEH s’est mobilisé pour sauver les services de buanderie des hôpitaux de l’intérieur de la Colombie- Britannique et protéger 175 emplois. Les syndiqués ont reçu l’appui des conseils municipaux des communautés concernées et recueilli près de 13 000 signatures. Cette pétition a été déposée à l’Assemblée législative. À la fin de 2015, le SEH a publié une étude démontrant qu’aucune raison économique ne justifie la privatisation de ces services par l’administration régionale de santé. La décision de sous-traiter a été reportée et l’étude du dossier se poursuit.
À Terre-Neuve-et-Labrador, le SCFP et ses alliés syndicaux se sont opposés à la privatisation de quatre nouveaux établissements pour personnes âgées. Dans un forum en marge du rassemblement annuel des premiers ministres cet été, des experts ont évoqué les problèmes rencontrés dans les établissements de soins de longue durée gérés en PPP. Le nouveau gouvernement libéral provincial s’est engagé à ne rien privatiser en santé.
Ensemble, nous avons fait valoir la nécessité d’assurer un financement adéquat du système de santé.
Au Nouveau-Brunswick, les employés de résidences pour personnes âgées de la région de Miramichi ont fait campagne pour qu’un nouvel établissement demeure public. Les membres des sections locales 1256 et 1277 ont organisé des manifestations, en plus d’assurer une présence dans les activités communautaires. Comme la région est durement affectée par la fermeture d’une usine, les membres du SCFP ont fait valoir qu’il fallait préserver les bons emplois dans le secteur public. Ils ont présenté une pétition de 10 000 signatures au député provincial local.
Des travailleurs de la santé du SCFP membres du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO) ont fait une tournée de la province pour sensibiliser la population aux dangers des cliniques de chirurgie privées. Avec la Coalition ontarienne de la santé, le CSHO a organisé un référendum dans cinq villes. Plus de 100 000 personnes se sont prononcées contre l’intention du gouvernement de privatiser certaines chirurgies. Le CSHO a dénoncé l’impact des compressions sur les soins à domicile.
Au Québec, les 20 000 membres du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP ont lancé une nouvelle phase de la campagne valorisant le travail des héros méconnus du secteur : les périsoignants. Leur travail est essentiel pour les usagers du système public de santé et de services sociaux. La campagne souligne aussi que la privatisation et les compressions menacent le système de santé québécois.
En Nouvelle-Écosse, les membres du SCFP offrant des soins à domicile ont lutté contre la privatisation en remettant en question un modèle d’appel d’offres qui a échoué en Ontario. Une déclaration du ministre de la Santé laissant entendre que ces travailleurs sont trop payés pour laver la vaisselle a inspiré une série de manifestations très médiatisées. Des centaines de membres du SCFP et d’autres syndicats ont protesté devant les bureaux de neuf députés, brandissant des pancartes et des linges à vaisselle.