Les habitants de Kenora — Rainy River, Ontario, qui ont été interrogés, affirment ne pas soutenir les énormes changements que les Conservateurs envisagent d’apporter au système de santé de la province.
Plus de 300 citoyens de la région de Kenora qui ont répondu au sondage local ont été invités à dire s’ils soutenaient différents aspects de la réorganisation des hôpitaux, des soins de longue durée et des soins à domicile et en milieu communautaire que mènent les conservateurs. Selon ces changements, on fusionnera les 150 hôpitaux de la province en 30 à 50 méga-hôpitaux, en plus de privatiser des services et de confier à une nouvelle « superagence » la coordination des soins assurée actuellement par les Réseaux locaux d’intégration des services de santé et l’organisme très respecté Action Cancer Ontario.
Soixante-quinze pour cent des répondants au sondage déclarent ne pas soutenir ces changements dans leur ensemble, alors que près de 80 pour cent sont en désaccord avec l’idée de fusionner les hôpitaux en méga-hôpitaux. Enfin, 81 pour cent ne croient pas que cette réorganisation permettra de réaliser des économies.
Le sondage, commandé par le SCFP-Ontario et le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP), s’est déroulé à la fin de février dans des circonscriptions qui, comme celle de Kenora–Rainy-River, ont élu un député conservateur aux élections de juin 2018. Des sondages similaires ont été menés dans les circonscriptions détenues par les conservateurs provinciaux. Leurs résultats seront publiés au cours du mois de mai.
« En raison de la distance, de la démographie et de taux de maladies plus élevés, cette restructuration aura des conséquences disproportionnées sur le nord de l’Ontario », explique le président du CSHO, Michael Hurley. « Il est clair que même dans des circonscriptions comme Kenora–Rainy-River où, il y a à peine dix mois, on a élu un député conservateur, on constate peu de soutien aux changements dans le système de santé. Nous croyons que la plupart des Ontariens comprennent l’ampleur du chaos et des bouleversements que déchaînent le premier ministre Ford et ses conservateurs, et ils n’en veulent pas. »
M. Hurley était à Kenora lundi pour la publication de ce sondage qui demandait aussi aux répondants s’ils appuyaient la privatisation de plusieurs services de santé et s’ils pensaient que ce type de réorganisation permettrait d’économiser de l’argent. Toutefois, les répondants n’ont pas été interrogés sur les récentes coupes dans le financement provincial accordé aux programmes de prévention en santé publique ou sur la fusion de 35 unités de santé publique et de 59 services d’ambulances municipales pour les ramener à dix.
Plus de 80 pour cent des répondants n’approuvent pas que l’État oblige les fournisseurs de soins de santé à utiliser une seule société privée pour s’approvisionner en biens et en services, une réforme qui pourrait éliminer de nombreuses petites entreprises locales qui fournissent actuellement des organisations de soins de santé. « De plus, ajoute M. Hurley, étant donné que la privatisation des services cliniques et de soutien est au cœur de cette restructuration, nos membres feront tout ce qu’il faut pour protéger les services qu’ils fournissent. Nous bâtissons une opposition généralisée contre ce plan conservateur. »
Selon le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, les conservateurs « n’ont pas consulté la population au sujet de ces changements au système de santé et, d’après ce sondage, ils n’ont pas son appui pour les réaliser. Rappelez-vous que ce sondage a été effectué avant les réductions dans la santé publique. Nous croyons que les Ontariens comprennent la valeur des programmes de prévention de la santé publique, comme le contrôle des infections et des maladies transmissibles. Couper leur financement est risqué. Les conservateurs nous mettent tous en danger. »
Le 30 avril, environ 10 000 Ontariens des quatre coins de la province ont participé à une manifestation contre la réorganisation conservatrice du système de santé.
Heather Duff, présidente du Groupe des travailleurs de la santé du SCFP-Ontario, note que « les soins de santé publics sont très importants pour la population. C’est pourquoi des milliers de personnes se sont rassemblées à Queen’s Park. Il y a tellement de gens qui s’opposent à cette restructuration et qui réclament d’être entendus par les conservateurs à leur porte, notre parlement provincial. »