DynaLIFE Labs, une entreprise ayant signé un contrat avec le gouvernement de l’Alberta pour privatiser les services de santé, tente de retirer le régime de retraite de ses employé(e)s. Mais il y a un autre problème. L’actionnaire majoritaire de DynaLIFE est le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (OMERS), le régime de retraite de plus d’un demi-million de Canadien(ne)s.
En 2022, le gouvernement du Parti conservateur uni (PCU) de l’Alberta a accordé à DynaLIFE le contrat de prise en charge des services de laboratoire de précision de l’Alberta. Au début de décembre, plus de 1000 employé(e)s ont été transférés à l’entreprise privée. Ces employé(e)s étaient membres du régime de retraite municipal de l’Alberta (Local Authorities Pension Plan [LAPP]). Les employé(e)s sont représentés par le SCFP et l’Association des sciences de la santé de l’Alberta.
DynaLIFE a présenté au Conseil des relations de travail de l’Alberta une demande pour que les clauses de la convention collective couvrant les employé(e)s transférés soient modifiées afin de retirer leur régime de retraite à prestations déterminées pour le remplacer par un régime de cotisations à un REER d’une valeur bien inférieure.
Certains de ces employé(e)s ont déjà vécu une situation semblable lorsqu’ils ont perdu leur service de retraite, lorsque le gouvernement de l’Alberta a privatisé les services de laboratoire de cette entreprise, en 1996. Lorsque les services de laboratoire privés se sont révélés insuffisants pour servir le public, le gouvernement a ramené les laboratoires à l’interne en 2005.
« Si les conservateurs de l’Alberta ne comprennent pas que les soins de santé publics sont meilleurs, le moins qu’ils puissent faire serait de ne pas de gâcher le départ à la retraite des personnes qui ont passé leur vie à s’occuper des patients de l’Alberta », a déclaré Rory Gill, président du SCFP-Alberta. « Le fait que cette situation arrive une deuxième fois, par une entreprise appartenant à un régime de retraite, est exaspérant et démontre son avarice. »
Rory Gill est membre du conseil des commanditaires de LAPP et affirme que rien n’empêche DynaLIFE de demander à devenir un employeur avec ce régime.
Le SCFP-Ontario est un commanditaire d’OMERS, et plus de 125 000 membres du SCFP qui travaillent pour des municipalités, des districts scolaires et des établissements de santé de l’Ontario sont des membres actifs du régime de retraite.
Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, s’est dit consterné d’entendre parler d’une entreprise appartenant à OMERS qui décide de retirer le régime de retraite de ses employé(e)s.
« Les membres du conseil d’administrationd’OMERS et leur PDG entendront bientôt parler du SCFP », a déclaré Fred Hahn. « On ne peut pas appartenir à un régime de retraite à prestations déterminées, encourager les employeurs et les syndicats à s’y engager, et investir dans des entreprises qui sont contre les travailleuses et travailleurs. »
« On croit à une retraite décente et digne pour les employé(e)s, ou on n’y croit pas. Et en ce moment, il semble qu’OMERS et DynaLIFE n’y croient pas. C’est hypocrite et injustifiable. »