Pleins feux sur les récentes études et développements économiques
Royaume-Uni : les PPP rachetés, renfloués ou en faillite
Le pays qui a vu naître les PPP fait l’objet d’un nouveau rapport sur les échecs de ces projets de privatisation. Une étude de la European Services Strategy Unit (ESSU) nomme 74 projets en initiative de financement privé (Private Finance Initiative ou PFI) que des organismes publics ont dû racheter, renflouer ou fermer – ou qui ont connu d’autres problèmes importants.
Le coût pour le public jusqu’à maintenant : près de 12,5 milliards de dollars. Et c’est sans compter la négociation des contrats en PFI et le financement privé dont les coûts sont très élevés. En tenant compte de ces données, le prix gonfle à près de 46 milliards de dollars.
La majorité des faillites ont eu lieu dans les secteurs de la santé, du transport, du logement, des services de TI ou de l’éducation et la plupart des projets avaient vu le jour en Angleterre.
Le rapport du chercheur de l’ESSU Dexter Whitfield montre les nombreuses failles fondamentales des projets de privatisation en PFI ou PPP. Il recommande notamment de mettre fin à tout le programme de PFI et d’augmenter plutôt les investissements publics directs dans l’infrastructure.
Le coût public de l’ensemble du programme de PFI du Royaume-Uni est estimé à près de 490 milliards de dollars.
La santé financière des caisses de retraite s’améliore
L’augmentation des cours des actions et des rendements des obligations restaurent la santé des caisses de retraite. Les régimes de retraite à prestations déterminées canadiens ont donné un retour moyen sur investissement de 6,8 % en 2016. L’enquête trimestrielle d’Aon Hewitt a conclu que le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite à prestations déterminées au Canada avait atteint 95 % au 1er janvier 2017, en hausse de 8,8 % par rapport à l’année précédente. Bien que ce soient les cours des actions qui aient fait grimper le plus les rendements, la hausse des taux d’intérêt et des rendements des obligations ont été responsables de la plus grande partie de l’amélioration de la solvabilité.
Ces meilleurs retours et conditions financières devraient contribuer à réduire la pression exercée par les employeurs en faveur de concessions dans les régimes de retraite à prestations déterminées, voire même l’élimination de ces régimes. La nouvelle base de données du SCFP sur les régimes de retraite montre que près de 92 % des membres du SCFP cotisent à une forme ou une autre de régime de retraite enregistré au travail et que les deux tiers sont membres de sections locales qui leur donnent accès à des régimes de retraite à prestations déterminées sûrs.
La privatisation nuit à l’économie
La privatisation et la vente d’actifs publics sont néfastes pour l’économie parce qu’elles mènent à des monopoles privés qui nuisent à la productivité et font grimper les prix. C’est ce que croit maintenant l’organisme de protection des consommateurs et de la concurrence australien, après avoir défendu avec ardeur la privatisation pendant des décennies.
Rod Sims, président de la Commission australienne de la concurrence et des consommateurs, a déclaré lors d’un forum économique qu’il avait fait la promotion de la privatisation pendant 30 ans. Mais il affirme aujourd’hui « qu’elle nuit sévèrement à notre économie ». Selon lui, les gouvernements ont recours à la privatisation pour créer des revenus à court terme, ce qui entraîne un ralentissement de la productivité puisque les monopoles privés qui en résultent font considérablement augmenter les prix pour les consommateurs et les entreprises.
Les décideurs canadiens devraient faire particulièrement attention. Certains gouvernements d’ici empruntent la même voie que l’Australie. La privatisation a fait grimper les prix de l’électricité en Ontario. Les hausses de prix et de frais d’utilisation pourraient augmenter ailleurs si la banque fédérale d’infrastructure devient une « banque de la privatisation ».