Chandra Pasma speaking at a virtual Senate meetingLe Parlement fédéral a repris ses travaux après les élections de septembre. Le SCFP était invité lundi à s’exprimer sur l’un des premiers projets de loi à l’étude par la nouvelle législature : le projet de loi C-3 qui instaurerait dix jours de congé de maladie payé pour les travailleuses et travailleurs de compétence fédérale.

Devant le Comité sénatorial des affaires sociales, la recherchiste du SCFP, Chandra Pasma, a souligné que le SCFP se bat depuis longtemps pour élargir l’accès aux congés de maladie payés. Elle a félicité le gouvernement fédéral d’avoir enfin déposé un projet de loi en ce sens. Chandra Pasma a toutefois demandé aux sénateurs de corriger plusieurs faiblesses dans le projet de loi afin de mieux répondre aux besoins de la main-d’œuvre.

Premièrement, le projet de loi C-3 oblige les gens à accumuler des congés de maladie payés de mois en mois avant de disposer d’une banque de dix jours de congé. Par exemple, si le projet de loi entre en vigueur le premier janvier 2022, personne n’aura dix jours de congé de maladie payé avant novembre 2022. « Le SCFP vous exhorte à amender le projet de loi C-3 pour accorder à toutes les travailleuses et à tous les travailleurs une allocation annuelle de 10 jours de congé de maladie payé, plutôt qu’une allocation accumulée sur une base mensuelle », a affirmé Chandra Pasma devant les membres du comité.

De plus, elle a fait état de la préoccupation du SCFP face à la possibilité pour les employeurs d’exiger un billet du médecin, ne serait-ce que pour un seul jour de maladie, alors que 4,6 millions de Canadiennes et de Canadiens n’ont pas de médecin de famille. Les médecins eux-mêmes ont déclaré que l’émission de ces billets ne constitue pas une utilisation appropriée des ressources d’un système de santé déjà sous haute pression.

Enfin, Chandra Pasma s’en est prise à la disposition du projet de loi qui permet aux employeurs d’exiger que les congés de maladie soient pris par tranches d’au moins une journée. « Cela signifie que la personne qui se présente au travail en se sentant bien, mais qui développe de la fièvre ou un mal de gorge en cours de journée, aura intérêt à terminer son quart de travail, infectant potentiellement ses collègues et la clientèle de l’employeur, parce qu’en rentrant plus tôt à la maison elle perdra une journée entière de congé de maladie payé. Or, on sait que pour sortir de cette pandémie, il faudra entre autres permettre aux gens de rester à la maison ou d’y retourner lorsqu’ils sont malades. Cette disposition va dans le sens contraire », a-t-elle lancé.

Le SCFP représente des milliers de travailleuses et de travailleurs dans des secteurs de compétence fédérale, notamment le transport aérien et les télécommunications. Le syndicat appuie l’adoption rapide du projet de loi C-3 avec les modifications proposées. Il demande également aux gouvernements provinciaux de suivre l’exemple du fédéral en adoptant des lois similaires.