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Le Canada doit se doter d’une stratégie de soins aux personnes atteintes de démence, notamment dans les établissements publics de soins de longue durée


Les chiffres sont effarants  et, partout au Canada, il y a de moins en moins de lits pour les personnes qui ont besoin de soins en établissement, pour la plupart des personnes âgées fragiles. Pourtant, le nombre de personnes soignées dans les établissements  privés à but lucratif augmente radicalement. Les besoins des pensionnaires des établissements de soins de longue durée sont beaucoup plus complexes aujourd’hui qu’il y a même cinq ans. Les taux de démence ont augmenté et la très grande majorité des personnes qui en sont atteintes ont besoin d’aide pour se mouvoir, manger, faire leur toilette et entreprendre d’autres activités de la vie quotidienne.

La Société Alzheimer du Canada estime que même avec la hausse importante du nombre de lits en soins de longue durée prévue d’ici à 2028, il manquera 86 469 places. Et les besoins non comblés pourraient avoir passé à plus de 155 000 en 2038.

Les souffrances des personnes atteintes de démence et de leurs « aidants naturels » attirent de plus en plus l’attention. La Société Alzheimer du Canada a publié cette année une importante étude intitulée Raz-de-marée : Impact de la maladie d’Alzheimer et des affections connexes au Canada, et le quotidien Globe and Mail a présenté une série d’articles sur la démencepour réclamer l’élaboration d’une stratégie nationale des soins à offrir aux personnes atteintes de démence.

Le SCFP convient qu’il faut affecter beaucoup plus de ressources à l’édification d’un solide réseau de soins pour aider les personnes atteintes de démence à rester chez elles le plus longtemps possible.  Toutefois, les experts s’entendent généralement sur le fait que de nombreuses personnes atteintes de démence auront un jour ou l’autre besoin de soins en établissement  et qu’il faudra plus de lits.

Les soins en établissement sont un élément fondamental de la stratégie destinée aux personnes qui auront un jour besoin de soins plus complexes, et ces soins doivent être fournis par le système de santé public.  Les études montrent que les établissements privés à but lucratif tendent à offrir moins d’heures de soins par pensionnaire, ce qui peut entraîner un plus grand risque de développer des problèmes de santé par ailleurs évitables dus à la déshydratation, à la malnutrition, aux chutes ou aux plaies de pression.

Pourtant, partout au Canada, de plus en plus d’entreprises privées à but lucratif reçoivent un financement public des régies de la santé pour offrir des soins en établissement.

Il faut plus d’établissements de soins de longue durée construits et exploités par le secteur public, adéquatement financés et dotés d’un personnel soignant suffisant pour fournir des soins de grande qualité aux pensionnaires.

Les gouvernements doivent établir des niveaux minimum de dotation en personnel pour assurer des soins de qualité, en plus de mettre en place des mesures de contrôle et d’application de ces normes de soins élevées.

Le personnel qui offre les soins doit être appuyé par des programmes de formation continue afin de posséder les outils nécessaires pour offrir des soins de qualité au nombre croissant de patients dont les besoins en matière de soins seront de plus en plus complexes.

Les personnes atteintes de démence sont parmi nos citoyens les plus vulnérables. Il faut en prendre soin en fonction de leurs besoins et non les considérer comme une source de profit pour les entreprises privées.
  

Le SCFP représente plus de 190 000 travailleuses et travailleurs du secteur de la santé, dont 67 000 travaillent dans les établissements de soins de longue durée et offrent soutien et soins à des pensionnaires vulnérables aux besoins complexes.