Les 65 000 travailleuses et travailleurs hospitaliers de l’Ontario, représenté(e)s par le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP (CSHO-SCFP) et SEIU Healthcare, bénéficieront d’une augmentation salariale de 6 % (augmentation de 3 % au cours des deux prochaines années), d’améliorations aux assurances collectives médicales et dentaires, de primes de fins de semaine, de soirs et de nuits bonifiées, et de congés payés en période de quarantaine ou d’isolement en raison d’éclosions de maladies transmissibles. Ces bénéfices sont le résultat d’une ronde intense de négociations coordonnées pour des ententes presque identiques de deux ans qui ont été décrétées jeudi par l’arbitre William Kaplan au CSHO-SCFP et à SEIU Healthcare.
Cette décision fait suite à une décision prise par William Kaplan en juin 2023 qui avait octroyé à ces mêmes travailleuses et travailleurs une augmentation salariale rétroactive de 6,25 % à la suite de l’abrogation de la loi 124 du gouvernement Ford qui a été déclarée inconstitutionnelle.
« La sentence arbitrale rendue aujourd’hui va remonter le moral du personnel hospitalier de première ligne qui fait face à des charges de travail impossibles en pleine pénurie de personnel. Les améliorations importantes apportées aux assurances collectives médicales et dentaires, les vraies augmentations de salaire et le rajustement considérable des primes vont valoriser les membres du personnel hospitalier de première ligne et les aider à mieux faire face à la crise du coût de la vie qui touche l’ensemble des travailleuses et travailleurs », a affirmé Michael Hurley, président du CSHO-SCFP. « Les nouvelles mesures qui permettront de surveiller les profits des agences en soins infirmiers, d’examiner le travail confié en sous-traitance et d’assurer la stabilité des effectifs la fin de semaine constituent également une avancée positive. Cependant, nous regrettons de n’avoir pu faire progresser le dossier des ratios infirmière/infirmier-patient(e)s dans cette entente. »
L’automne dernier, le CSHO-SCFP, SEIU Healthcare et Unifor ont proposé de négocier conjointement avec l’Association des hôpitaux de l’Ontario, mais leur demande a été refusée dans une décision qui, selon les syndicats, a été « clairement prise pour diviser les syndicats et obtenir moins d’avantages pour le personnel hospitalier ». Malgré tout, les syndicats ont signé un pacte de solidarité (en anglais seulement) et ont assuré la collaboration et la coordination à la table de négociation. Ce rassemblement des travailleuses et travailleurs pour sauver nos hôpitaux n’est que le commencement.
En plus d’obtenir d’autres formes de rémunération et de bonifications aux avantages sociaux, les syndicats ont également réussi à imposer une déclaration obligatoire du recours aux agences, qui selon les rapports financiers n’est clairement qu’une solution de rechange coûteuse à la pénurie de main-d’œuvre persistante.
« Le personnel hospitalier peut pousser un soupir de soulagement, pour le moment, sachant que les salaires augmenteront de 6 % au cours des deux prochaines années dans le cadre de ce nouveau contrat. Les patient(e)s ont droit à des membres du personnel qui se consacrent à leurs soins et non aux préoccupations financières causées par les attaques qu’a mené le gouvernement provincial pendant des années. Après la défaite de la loi 124 du premier ministre Ford, infligée par les syndicats, cette décision représente une victoire pour le personnel hospitalier qui tient à bout de bras le système de soins de santé à force de sacrifices et de ténacité, et renforce l’idée que les services hospitaliers s’effondreront si le personnel de première ligne ne reçoit pas de meilleurs salaires », a ajouté la présidente du SEIU Healthcare, Sharleen Stewart. « Même si les données montrent que les patient(e)s en Ontario attendent plus longtemps pour les soins qui leur sont nécessaires, les travailleuses et travailleurs de la santé ne devraient pas avoir à quémander les outils qu’il leur faut pour bien accomplir leur travail. Malheureusement, le gouvernement Ford refuse de se joindre à nous à la table de négociation pour écouter le personnel hospitalier qui sait que la solution à l’accès aux soins de santé ne peut venir que des investissements dans les ratios infirmière/infirmier-patient(e)s. Le premier ministre Ford reste muet à ce sujet. Voici donc une solution que même les politiciennes et politiciens peuvent comprendre : Augmentez les salaires. Embauchez du personnel. Priorisez la santé. »
Cette décision permet également de se pencher sur la privatisation des soins de santé et d’évaluer la viabilité de les fournir à nouveau dans les hôpitaux publics de l’Ontario.