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Dernièrement, le SCFP a organisé une tournée canadienne de l’expert britannique Steve Davies dans le but de sensibiliser les gens aux infections associées aux milieux de la santé (ou infections nosocomiales) et aux moyens que peuvent prendre les établissements de santé canadiens pour les prévenir.

M. Davies est associé de recherche principal à l’École des sciences sociales de l’Université de Cardiff, au Pays de Galles. Plus précisément, le champ de recherche de M. Davies porte sur l’importance du nettoyage et d’autres services de soutien dans la lutte aux infections nosocomiales comme le SARM, l’ERV et le C. difficile.

Les infections associées aux milieux de la santé sont maintenant la quatrième cause de décès au Canada, et les taux d’infection augmentent rapidement. Aujourd’hui, un patient canadien hospitalisé sur neuf attrapera une infection nosocomiale.

En entrevue, Steve Davies parle des différentes réactions aux infections nosocomiales dont il a pris connaissance pendant sa tournée de huit villes.

Q : Trouvez-vous que les Canadiens prennent suffisamment au sérieux le problème des infections nosocomiales, comparativement aux Britanniques?

R : Les Canadiens semblent éprouver des préoccupations générales à l’égard des infections nosocomiales – en particulier les membres du SCFP du secteur de la santé, qui sont plus au courant du problème. Toutefois, l’important est de savoir si les gouvernements canadiens prennent la menace au sérieux. Tant que certains gouvernements provinciaux s’accrocheront à l’idée que la sous-traitance des services de nettoyage est une bonne idée, il sera difficile de se débarrasser des infections nosocomiales. Les ressources sont un élément crucial du contrôle des infections nosocomiales – même dans les provinces ou les hôpitaux qui ont gardé à l’interne leurs services de nettoyage. Dernièrement, au Royaume-Uni, on a investi beaucoup d’argent additionnel dans le nettoyage (et dans d’autres mesures) et les résultats commencent à se faire sentir. L’Écosse et le Pays de Galles sont allés plus loin que l’Angleterre et ont rejeté la sous-traitance du nettoyage. Cela montre sans conteste qu’ils prennent le problème au sérieux.

Q : Dans quelles provinces avez-vous remarqué l’intérêt le plus marqué pour le problème des infections nosocomiales?

R : Selon les réactions des membres du SCFP, de la population et des médias, je dirais que les régions qui ont montré le plus d’intérêt étaient la Saskatchewan, le Manitoba et l’Île-du-Prince-Édouard. Mais mêmes dans les provinces où les participants aux assemblées publiques étaient moins nombreux, la discussion était animée et l’intérêt considérable pour les conséquences des infections nosocomiales sur plusieurs fronts.

Q : Avez-vous remarqué des questions ou des préoccupations qui revenaient fréquemment pendant les assemblées publiques?

R : L’inquiétude la plus souvent exprimée avait trait à la suffisance des ressources pour permettre au personnel du nettoyage de faire le travail de grande qualité nécessaire. Les intervenants souhaitaient revenir aux normes élevées (de nettoyage, de mesure de la propreté et de taux d’occupation des lits) qui existaient auparavant, mais qui ont été affaiblies par les compressions budgétaires. Beaucoup ont réclamé la déclaration obligatoire d’incidents et de décès attribuables aux infections nosocomiales partout au pays. On tenait également à ce que la prévention des infections dans les foyers de soins de longue durée soit améliorée et qu’on ne permette pas que ce pan de la santé soit oublié pendant que l’attention est tournée vers le secteur hospitalier.

Q : Selon vous, quelles seront les prochaines étapes dans la lutte contre les infections nosocomiales pour les établissements de soins de santé canadiens?

R : Ce serait notamment de reconnaître le fait que la sous-traitance des services de nettoyage fait partie du problème et non de la solution. Les gouvernements canadiens doivent accorder plus d’importance au maintien de la vie qu’aux économies. Il est aussi vital d’insister sur le fait que le personnel de nettoyage fait partie intégrante de l’équipe clinique et qu’il doit travailler en étroite collaboration avec d’autres professionnels de la santé dans le cadre d’un programme cohérent de prévention des infections.

Il faut également se rendre compte qu’un nettoyage de grande qualité est un avantage. Les économies de bouts de chandelle dans ce domaine contribuent aux énormes coûts humains et financiers associés aux épidémies. Il faut rééquilibrer les processus budgétaires en matière de soins de santé. Un nettoyage de qualité permet d’optimiser les ressources.

Enfin, le Canada doit instaurer des normes de qualité élevée, des contrôles et des rapports publics obligatoires partout au pays. Pour enrayer le problème, il faut absolument disposer de données fiables.