Les infirmières de l’Ordre de Victoria (VON) font partie des plus anciens fournisseurs de soins communautaires de Peterborough. « Malheureusement, l’entreprise VON Canada, qui n’est pas située dans la localité, est le modèle même de l’exploitation, cet employeur versant de faibles salaires et refusant d’accorder des augmentations de salaire décentes. Ces employés des soins à domicile sont le visage même d’employés à faible salaire », a déclaré Amanda Wells, coordonnatrice des soins de santé du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Des centaines de patients malades et de personnes âgées isolées atteintes de troubles chroniques reçoivent des soins à domicile ou à l’un des programmes de jour de VON, offerts par 120 préposés aux services de soutien à la personne et employés de bureau qualifiés et dévoués représentés par le SCFP 4419.
Ces employés de VON sont sans nouveau contrat de travail depuis 2016. Les récentes négociations avec l’équipe de VON dirigée par un négociateur de l’extérieur de la communauté se sont révélées difficiles.
« Les patients et leurs familles comptent sur le soutien offert par le personnel dévoué des soins à domicile pour leur permettre de rester autonomes à la maison et pour les soins post-hospitaliers. Le travail de ces employés est important pour de nombreuses personnes vulnérables. Ils et elles ne doivent pas être considérés comme une main-d’œuvre bon marché à exploiter à une période où la population des personnes âgées est en croissance. Il y a une pénurie de préposés aux services de soutien à la personne, et le gouvernement provincial est en train de bouleverser le système de santé », a dit Amanda Wells.
On a prévu que, de 2017 à 2041, les municipalités de Peterborough et de Haliburton subiront une croissance de 60 % à 75 % du nombre de personnes âgées. Beaucoup d’entre elles auront besoin de soins à domicile pour rester autonomes. Cependant, peu de personnes choisissent de suivre une formation pour devenir des préposés aux services de soutien à la personne.
En partie pour faire face à une pénurie d’employés des soins à domicile, le gouvernement de l’Ontario a fourni à des organismes comme VON, au printemps de 2014, un financement afin d’augmenter les salaires des employés des soins à domicile de 4 $ l’heure pour attirer et retenir le personnel. En ce moment, le salaire minimum dans la province pour les préposés aux services de soutien à la personne est de 16,50 $ l’heure.
Bon nombre des employés de VON gagnent un salaire inférieur à ce que la province avait défini comme taux de base.
« En fait, VON ne paie même pas à certains employés le salaire qui a été établi par le gouvernement comme étant l’absolu minimum. De plus, ce qu’offre cet employeur est une pitoyable augmentation de salaire de misère qui ne s’approche même pas du taux de l’inflation », a dit Mme Wells.
Les négociations entre le SCFP 4419 et VON, qui se sont déroulées à plusieurs reprises en mai, n’ont pas été « fructueuses » et n’ont pas mené à une convention collective équitable, malgré l’aide du conciliateur nommé par le ministère du Travail. Les négociations ont été rompues la semaine dernière, et le syndicat a déposé au ministère un rapport recommandant de ne pas instituer de commission de conciliation, un procédé qui démarre le processus d’une interruption de travail.
« Ce n’est pas constructif pour l’employeur de poursuivre sur cette voie alors que ce dont il a vraiment besoin, c’est la stabilité du travail à une période où les soins à domicile sont en pleine évolution et où le dévouement envers les soins à domicile est plus que jamais nécessaire », a dit Mme Wells.