Est-ce que les 800 employés de la multinationale pharmaceutique GSK sise à Québec sont en train de vivre le même cauchemar que les milliers de fonctionnaires fédéraux qui ont vu leur vie bouleversée par les ratés du système de paie Phénix?

C’est ce que croit fermement leur syndicat. Ces personnes salariées qui travaillent notamment à la production de vaccins contre la grippe ont commencé à observer de nombreuses erreurs sur leur paie depuis l’implantation d’une nouvelle plateforme de gestion de la paie nommée Dayforce. La problématique provient du fait que le Service des ressources humaines est actuellement fractionné en trois branches, dont une se trouve sur le site de production à Québec, une autre à Laval; et une dernière à Toronto.

Depuis son instauration, cette plateforme cause bien des maux de tête à ces travailleurs et travailleuses. Certains, par exemple, ne reçoivent pas de paie du tout tandis que d’autres se retrouvent avec des milliers de dollars en surplus qui devront obligatoirement être remboursés. Malgré les nombreuses interventions syndicales auprès de l’employeur, les erreurs continuent de s’accumuler sur les talons de paie et aucune information adéquate n’est fournie pour faire la vérification exacte des données.

« Nos membres sont des personnes professionnelles dévouées et engagées dans la santé de la population canadienne. Elles ne méritent pas que l’on bafoue leur droit le plus essentiel, soit celui de recevoir leur juste salaire au bon moment. Ceci fragilise leur situation financière et c’est tout simplement inacceptable », a déclaré Pascal Bolduc, président du SCFP 3783.

Pour couronner le tout, l’entreprise a décidé d’externaliser plusieurs de ses services en ressources humaines d’Amérique du Nord et d’Europe, mais aussi son Service des achats et Services informatiques de Québec, vers des centres d’appels situés, notamment, en Inde, au Costa Rica et en Pologne.

« Quelle conséquence aura cette sous-traitance à l’étranger si ce n’est de mettre à mal une relation de confiance entre GSK et ses salarié.e.s déjà fragilisée par l’instauration du système de paie Dayforce? », se questionne le président du syndicat.

La partie syndicale demande à GSK de revenir sur sa décision et d’implanter des services de paie et de ressources humaines fiables sur le site de Sainte-Foy. Ceci permettra, entre autres, de régulariser la situation des employé.e.s aux prises avec des problèmes majeurs en ce qui a trait à leur paie et de créer des emplois dans la région. Ces salarié.e.s auront donc accès à des personnes-ressources qui connaissent en profondeur la convention collective et les particularités en matière de langue et de droit du travail au Québec.