Pour le SCFP, il ne serait pas prudent, et même contraire à la protection de la santé publique, de fermer - comme certains le suggèrent - les succursales de la SQDC. Dans les faits, la demande est, tout comme pour la consommation d’alcool, bien présente. Un sondage CROP mené l’automne dernier dévoilait qu’un Québécois sur 5 avait fréquenté à un moment donné ou un autre une succursale de la SQDC. L’achalandage en succursale et le fort volume d’achats démontrent qu’elles répondent à une demande importante. Dans ce contexte, le modèle québécois est un succès puisqu’il a eu, dès son implantation, un impact immédiat en faisant reculer la place occupée par le crime organisé, le marché noir. Le mandat même de la SQDC « est avant tout social ». Il consiste à informer, à favoriser une consommation responsable et à prioriser la protection de la santé et la sécurité de sa clientèle. Ce n’est certainement pas le cas des ventes dans la rue.
« Alors que nous vivons une crise sanitaire historique, sans précédent, est-ce que l’on veut vraiment que les dizaines de milliers de clients de la SQDC retournent s’approvisionner dans la rue, manipulant de l’argent papier, des produits qui ne sont pas emballés de manière sécuritaire? Personnellement, je suis rassuré que la mission de la SQDC comporte largement une préoccupation de santé publique et de consommation responsable. D’ailleurs, le Dr Horacio Arruda, directeur national de santé publique, est une des personnes désignées par le gouvernement pour assister le conseil d’administration de la SQDC. La décision du gouvernement de laisser ouvertes les succursales de la SQDC est à mon avis responsable, mais il faut tout faire maintenant pour garantir la sécurité et la santé de nos membres », de déclarer Marc Ranger, directeur québécois du SCFP.
« Nous croyons encore plus en la mission de la SQDC, particulièrement en ce temps de crise sanitaire. Par contre, cette mission doit s’exercer en ayant comme priorité absolue la protection de la santé et la sécurité des salarié.e.s et de la clientèle. Nous continuerons d’exiger de nouvelles mesures de protection dès qu’elles s’avèreront nécessaires, comme l’installation immédiate de plexiglas. Avec l’achalandage accru des derniers jours, la clientèle en quarantaine qui se présente en succursale et le stress lié à la situation d’urgence actuelle, les salarié.e.s en ont plein les bras et méritent une reconnaissance particulière de la part de la SQDC. Nous avons déposé de nouvelles recommandations à l’employeur afin qu’il reconnaisse ce rôle et l’effort constant des salarié.e.s. Notamment, nous demandons des conditions de travail adaptées et des mesures spéciales qui devraient s’appliquer pour toute la durée de l’état d’urgence sanitaire », d’ajouter David Clément, président du SCFP 5454 qui représente une majorité des employé.e.s de la SQDC.
Le SCFP souligne que la plupart des autres provinces canadiennes ont choisi aussi de maintenir leur réseau de distribution ouvert.