De petits pas dans la bonne direction
Ce lundi après-midi, le président de la FTQ et les représentants de ses affiliés présents dans la santé et les services sociaux, le SCFP-CPAS et le SQEES, ont rencontré le ministre Gaétan Barrette. La rencontre a permis de faire le point sur trois enjeux majeurs : les négociations des conventions collectives locales dans les CISSS et CIUSSS; la surcharge de travail et la pénurie de main-d’œuvre; l’avenir de l’Institut Philippe-Pinel.
Très critiques du bilan du gouvernement libéral en matière de santé et de services sociaux, et conscients du contexte préélectoral, les syndicats sont tout de même sortis satisfaits de l’ouverture du ministre sur certains éléments.
Les représentants syndicaux ont apprécié d’apprendre que sur la question de la mobilité de main-d’œuvre, enjeu majeur des négociations en cours dans les CISSS et CIUSSS, le ministre a donné le mandat aux PDG des établissements de favoriser le principe de stabilité maximale et de mobilité minimale.
« Pour que les employés remplissent bien leur mission, pour que les patients reçoivent des services de qualité, pour résorber la crise, il faut de la stabilité. Il faut donc éviter le plus possible que les employés se déplacent d’un lieu de travail à l’autre. Nous sommes très heureux des consignes émises en ce sens par le ministre », selon Karine Cabana, conseillère syndicale au SCFP.
Sur la question de la surcharge de travail, les syndicats tracent un bilan plus nuancé de la rencontre.
« Nous avons porté la voix de nos membres qui œuvrent dans le réseau. Le ministre Barrette partage notre constat : alourdissement du fardeau de tâches, rythme de travail effréné, temps supplémentaire trop souvent obligatoire, taux d’absentéisme croissant, hausse de l’épuisement professionnel, accidents de travail et lésions professionnelles en hausse », a expliqué Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.
« Le ministre s’est montré ouvert à trouver des solutions à ces problèmes, mais du même souffle nous indique que les syndicats portent une partie de la responsabilité du manque d’attraction de la main-d’œuvre en décriant les conditions de travail dans le réseau de la santé et des services sociaux. Nous sommes pourtant clairs, nous ne faisons que décrire la réalité des travailleuses et des travailleurs qui ont subi les réformes et les décisions politiques des deux dernières décennies », d’ajouter Mme Nelson.
Enfin, sur la question de l’avenir de l’Institut Philippe-Pinel, même s’il était peu au courant des détails, le ministre s’est engagé à examiner de près la situation et à en discuter de façon continue avec le SCFP. Il s’est aussi dit ouvert à examiner la possibilité d’un changement de titre d’emploi pour les agents d’intervention de l’Institut, question de leur assurer une rémunération suffisante par rapport à leurs homologues du réseau.