Le rapport final de la Commission de vérité et de réconciliation sur les pensionnats autochtones contient 94 recommandations. Le SCFP a immédiatement salué le rapport et s’est engagé à travailler en collaboration avec ses alliés autochtones pour que les gouvernements remplissent leur promesse de mettre en œuvre l’ensemble des recommandations.
Le gouvernement Trudeau s’est engagé « à renouveler la relation de nation à nation avec les peuples autochtones pour qu’elle soit fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la collaboration et le partenariat ».
Cet engagement est certes bienvenu, mais, après les belles paroles, les Premières Nations s’attendent à des gestes concrets.
Le budget fédéral de 2016 prévoit un investissement de 2,6 milliards de dollars pour l’éducation des Premières Nations. De cette somme, 1,45 milliard de dollars ne seront toutefois disponibles qu’après le prochain scrutin fédéral qui pourrait écarter les libéraux du pouvoir. Les fonds promis pour les infrastructures de base sont aussi nettement insuffisants par rapport aux besoins. Par exemple, on estime qu’il en coûterait près de 8 milliards de dollars pour assurer l’approvisionnement en eau potable de toutes les communautés autochtones, alors que le dernier budget fédéral ne prévoit que618 millions de dollars à ce chapitre.
L’avocate micmaque Pamela Palmater craint que le gouvernement fédéral ne soit déjà en train de reculer sur ses engagements d’établir une « relation de nation à nation » et d’assurer la participation des Autochtones à l’économie.
En effet, au lieu des nations autochtones, le budget parle plutôt de peuples, de groupes, de collectivités et de parties intéressées. Les partenariats qui devaient être fondés sur le droit des Premières Nations à fournir un consentement libre, préalable et éclairé sur les décisions exerçant une influence sur leur vie et leurs terres sont pour leur part devenus des mécanismes de consultation, et, dans certains cas, des mesures d’accommodement.
Quoique le gouvernement en pense, la véritable réconciliation et l’établissement d’une réelle relation de nation à nation nécessitera des actions plus significatives et concrètes de sa part.