Les négociateurs de la Société d’aide à l’enfance (SAE) du district de Nipissing et Parry Sound ont renié leur promesse de confier les derniers points litigieux dans le renouvellement de la convention collective à l’arbitrage exécutoire. Cette promesse, ils l’avaient faite au gouvernement et au syndicat. Les communautés nordiques demeurent donc privées de services de protection de l’enfance, et ce, depuis que la SAE a décrété le lock-out en décembre dernier.

Pendant ce temps, les représentants de la SAE tentent de se soustraire à leur obligation juridique de négocier avec le syndicat qui représente leurs employés en dissolvant ce syndicat.

« Il y a trois semaines, explique le président du SCFP-Ontario Fred Hahn, nous avons demandé au ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse, Michael Coteau, d’imposer une tutelle à la SAE de Nipissing et Parry Sound. Devant cette nouvelle ruse des administrateurs de la SAE, qu’attend le ministre Coteau pour agir ? »

« On n’a jamais vu telle manœuvre, poursuit-il. Il est évident que les administrateurs n’ont pas l’intention de laisser l’organisme remplir son mandat de base d’aide à l’enfance. Et il est tout aussi évident qu’ils souhaitent sortir le syndicat de leur SAE. Cet organisme est hors de contrôle. »

Début avril, le ministère du Travail avait demandé au SCFP et à la SAE d’envisager l’arbitrage comme solution au lock-out, pour permettre le rétablissement des services d’aide à l’enfance dans le nord. Le ministre Coteau avait accordé son soutien à cette voie.

Le SCFP a accepté immédiatement la proposition du ministère. Puis, ces deux dernières semaines, il a travaillé diligemment, avec l’aide du médiateur provincial, à la réalisation des progrès requis.

Pendant cette période, la SAE s’est traîné les pieds tout en formulant des propositions irrationnelles et inacceptables, même si son propre conseil d’administration avait accepté de confier le litige à l’arbitrage.

« Si ce n’était de la gravité de la situation pour la communauté et nos membres, ajoute M. Hahn, on pourrait presque rire du fait que les administrateurs de la société qualifient les conditions qu’ils imposent à nos membres “d’invitation à revenir au travail”. »

« Ils cherchent à faire tomber le syndicat, conclut-il, mais je vous préviens : ni les lois du travail de la province ni la détermination de nos membres ne leur permettront d’arriver à leurs fins. »