Le gouvernement Ford s’est fait élire en Ontario malgré bien peu de promesses. C’est comme si la population avait décidé d’attendre pour voir ce qu’il allait faire. Or, après qu’une séquence de coupes graves dans les services a mis sa popularité en péril, Doug Ford a choisi de cacher son programme d’austérité derrière les administrations municipales. Ses ajustements au financement provincial des municipalités acculent les conseils municipaux à un choix difficile : diminuer les services ou hausser les impôts.
À Peterborough, le conseil a envisagé de fermer les programmes parascolaires et deux garderies municipales en activité depuis un demi-siècle. Cette décision éliminerait plus de 200 places en garderie, dans une ville où plus d’un millier d’enfants attendent qu’un établissement les accueille. De plus, 30 membres de la section locale 126 du SCFP perdraient leur emploi.
Trish Bucholtz, travailleuse de première ligne en garderie, ne voulait pas voir les décisions irresponsables du gouvernement Ford faire disparaître ces places et ces bons emplois occupés principalement par des femmes. « C’est une attaque contre les enfants, les femmes et ma communauté », lance-t-elle. Elle a donc choisi d’agir : elle a communiqué avec le personnel du SCFP et la campagne Les Communautés et non pas les coupures du SCFP-Ontario.
Les Communautés et non pas les coupures a pour mission de faire comprendre l’impact des mesures d’austérité de Doug Ford pour la société, y compris ce qui se passe à Peterborough. Les membres du SCFP 126 ont communiqué avec les parents, les défenseurs des services de garde d’enfants et leurs alliés afin d’assister en masse à la séance du conseil municipal où on débattrait des compressions. Le conseil a accepté de reporter sa décision. Il a même invité le député provincial conservateur local de la région à venir justifier les coupures. Les conseillers ont reçu près d’un millier de courriels en faveur du maintien des garderies et des programmes.
Alors que la ville entamait son processus budgétaire, la section locale a réclamé le soutien de la communauté pour faire pression sur le conseil municipal. Le lundi 13 janvier, un autre rassemblement a eu lieu devant l’hôtel de ville. Le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn, s’est joint au président du SCFP 126, Bill Smith, et à un parent pour prendre la parole. « Choisissez votre communauté, unifiée pour soutenir ces garderies, et non les compressions que vous impose Doug Ford », a-t-il pressé le conseil. Le SCFP, avec une dizaine d’autres sympathisants, s’est prononcé en faveur des garderies détenues et exploitées par la municipalité. Plusieurs citoyens inconnus du syndicat ont également dénoncé ces coupures.
Finalement, le conseil municipal a été saisi d’une motion réclamant le maintien des garderies et des programmes. Celle-ci a été adoptée à neuf voix contre deux. Une vague de hourras a accueilli ce résultat. « Cette victoire du SCFP 126 démontre ce qui devient possible quand nos membres travaillent avec leur communauté pour défendre les services qui ont des répercussions sur tous les citoyens », estime Fred Hahn.