Avant de quitter son poste, l’ancien Premier ministre Justin Trudeau avait mis en branle plusieurs projets de privatisation, dans l’espoir que son successeur les mènerait à terme. Voici quelques exemples :
- Privatiser les services municipaux d’électricité et d’eau
Dans leur énoncé économique de décembre dernier, les libéraux ont révélé leur intention d’assouplir les règles limitant la privatisation des services publics municipaux. Actuellement, les investisseurs privés ne peuvent détenir plus de 10% de ces services. Or, le secteur privé convoite les revenus stables provenant des services d’électricité et d’eau depuis longtemps. Les conséquences de la privatisation sont bien documentées : hausse du coût pour les utilisateurs et baisse des revenus pour les municipalités.
- Donner le feu vert à un gigantesque projet de PPP
En février, les libéraux ont annoncé la construction d’un train à grande vitesse entre Toronto et Québec, mais en PPP. Au lieu de renforcer VIA Rail, le gouvernement veut confier la conception, la construction, le financement, l’exploitation et l’entretien du nouveau chemin de fer à un consortium privé incluant CDPQ Infra et Atkins Réalis (anciennement SNC Lavalin), des joueurs majeurs dans le domaine des PPP avec un bilan discutable. Dans les projets de transport collectif réalisés en PPP, la planification est opaque, les besoins des usagers ne sont pas prioritaires et les coûts augmentent pour les contribuables.
- Promouvoir la privatisation des aéroports
En mars, les libéraux ont publié un énoncé de politique faisant la promotion de la privatisation du Réseau national d’aéroports (RNA). Les autorités aéroportuaires sans but lucratif sont encouragées à sous-traiter l’exploitation et l’entretien des aéroports et à conclure des ententes avec des investisseurs privés pour créer des filiales rentables. Le gouvernement veut aussi permettre à des investisseurs privés comme les caisses de retraite de détenir des participations substantielles dans les aéroports canadiens. Ces changements ouvriraient la porte à la privatisation des aéroports. Le SCFP et les autres syndicats représentant le personnel des aéroports ont prévenu que cela ferait grimper la facture pour les voyageurs, menacerait les conditions de travail pour le personnel et ferait passer les profits devant la sécurité et l’intérêt public.
Le curriculum vitae de privatisation de Mark Carney:
- Comme banquier d’investissement chez Goldman Sachs, Carney a participé à la première tentative de privatisation de la société d’État ontarienne Hydro One.
- Comme responsable au ministère des Finances, Carney a supervisé la vente de la participation du gouvernement dans Petro-Canada, complétant ainsi la privatisation de l’ancienne société d’État.
- Carney était président de la firme Brookfield Asset Management, un géant mondial de la privatisation des services publics qui possède des participations dans des routes à péage, des ports, des entreprises de production d’énergie et des infrastructures de télécommunications. Brookfield est aussi un joueur important dans le lobby de la privatisation par l’entremise de la Global Infrastructure Investor Association.
- Carney s’est engagé à plafonner la taille de la fonction publique et à réduire les dépenses sans dévoiler l’ampleur des coupes envisagées.
- Carney a dit qu’il voulait catalyser l’investissement privé tout en étant discipliné pour les dépenses de l’État. C’est un code pour plus de privatisation et d’austérité.
Mark Carney tire les libéraux vers la droite. C’est pourquoi les membres du SCFP ont plus que jamais besoin d’un NPD fort à Ottawa. Le NPD est le seul parti qui résiste aux profiteurs et aux lobbyistes du milieu des affaires et qui défend nos services publics et les travailleuses et travailleurs qui les fournissent.