Marjorie Villefranche incarne le courage, la compassion et le leadership. Figure emblématique de la communauté haïtienne de Montréal, elle s’est distinguée comme militante féministe et antiraciste dans sa lutte contre toute forme de discrimination et d’exclusion. Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, le SCFP tient à souligner son long parcours comme militante.
Marjorie a émigré d’Haïti en 1964, laissant derrière l’instabilité politique de son pays d’origine causée par la dictature de François Duvalier. Son histoire touchante et inspirante est celle d’une enfant qui est arrivée seule au Québec, sans ses parents ni son frère.
Soixante ans plus tard, elle est la directrice générale de la Maison d’Haïti, une organisation communautaire et culturelle de Montréal axée sur l’inclusion sociale. L’organisation aide les nouvelles personnes immigrantes de toutes les origines, de même que les membres d’autres groupes vulnérables, à s’intégrer à leur communauté et à y jouer un rôle actif.
Le militantisme social et politique de Marjorie a débuté dans sa vingtaine, lorsqu’elle a rejoint un mouvement pour arrêter la déportation des personnes haïtiennes du Québec. Elle a tissé des liens durables pendant cette période caractérisée par la montée du mouvement du Black Power pour les droits civiques, de la solidarité internationale et de la mobilisation contre la guerre du Vietnam.
Dans les années 1970, Marjorie a commencé à s’impliquer comme bénévole à la Maison d’Haïti pour lutter contre le racisme envers les personnes noires, mais aussi contre d’autres formes de racisme, de discrimination et d’incompréhensions culturelles.
Aujourd’hui, dans le cadre de son travail à la Maison d’Haïti, elle aide notamment les nouvelles personnes immigrantes à accéder à des services, s’attaque à la question du profilage racial et contribue à la mise en œuvre de programmes jeunesse. L’organisation défend aussi les droits des femmes immigrantes et propose divers programmes pour les jeunes mères et leurs enfants. De plus, la Maison d’Haïti est une alliée des personnes haïtiennes 2ELGBTQI+. Grâce à des ateliers, au dialogue et à son propre Centre des Arts, l’organisation combat les préjugés auxquels fait face cette communauté.
Marjorie œuvre à bâtir des communautés unies depuis toujours. En 1995, elle a contribué à l’organisation de la Marche des femmes du Québec, plus connue sous le nom de la « Marche du pain et des roses ». Elle a aussi participé au travail du Chantier sur la démocratie de la ville de Montréal et a été membre du comité Femmes et sécurité urbaine.
Ses nombreuses contributions ont d’ailleurs été reconnues par plusieurs prix et distinctions. Marjorie a notamment été nommée citoyenne d’honneur de la Ville de Montréal en 2021 et a reçu la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale en 2024.
Marjorie s’est également impliquée dans la préservation et le récit de l’histoire du peuple haïtien, en particulier grâce au projet Histoires d’immigration de l’Université du Québec à Montréal et de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec. Elle a aussi produit trois documentaires : Port-au-Prince ma ville, District 67 et Petites mères.
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