Les travailleuses et travailleurs de la santé de l’hôpital SickKids de Toronto sont indignés par l’annonce récente de leur employeur, qui a décidé de prolonger la suspension de ses cotisations, au lieu d’améliorer les prestations de retraite du personnel.
La semaine dernière, l’hôpital SickKids a annoncé qu’il ne contribuera pas au régime de retraite du personnel pour une autre année, alors qu’il n’a contribué au régime que deux fois depuis 1997. Les travailleuses et travailleurs sont frustrés d’être les seuls à verser des cotisations. Compte tenu de ce fait, le régime ne leur offre pas de sécurité financière à la retraite.
« Je travaille à l’hôpital depuis 36 ans, et je suis très déçue par la décision de l’hôpital SickKids. Les travailleuses et travailleurs de la santé méritent que leur avenir soit assuré, et ce mépris constant de nos droits est tout simplement inacceptable. Même si cette décision est très défavorable, elle ne fera que renforcer notre engagement à lutter pour un régime de retraite équitable », a déclaré Leonora Foster, présidente du SCFP 2816.
Cette annonce a été faite après une manifestation organisée par les travailleuses et travailleurs en septembre pour demander à l’hôpital SickKids de changer de régime de retraite et d’adhérer au Healthcare of Ontario Pension Plan (HOOPP). L’hôpital SickKids est l’un des deux seuls hôpitaux de la province qui n’a pas encore adhéré au HOOPP et qui administre son propre régime de retraite.
« Les travailleuses et travailleurs de l’hôpital SickKids passent leur vie à fournir des soins exceptionnels à nos enfants, et devraient donc être en mesure de prendre leur retraite dans la dignité, tout en bénéficiant d’une stabilité financière. Toutefois, leur employeur préfère suspendre ses cotisations, au lieu d’améliorer les prestations de retraite du personnel de la santé. L’hôpital SickKids doit faire ce qu’il faut pour ses travailleuses et travailleurs en adhérant au HOOPP. On va continuer à unir nos efforts pour s’assurer qu’il le fera », a déclaré JP Hornick, président du Syndicat des employées et employés de la fonction publique de l’Ontario.
Même si l’hôpital SickKids affirme être en pourparlers pour adhérer au HOOPP, le personnel est sceptique, puisque l’hôpital lui a dit la même chose il y a deux ans.
Selon une analyse effectuée à la demande des syndicats de la santé, le HOOPP est de loin supérieur au régime de retraite du personnel de l’hôpital SickKids. Une travailleuse ou un travailleur qui touche un salaire de 45 000 $ à la fin de sa carrière et qui compte 30 années de service pourrait s’attendre à recevoir des versements annuels de 25 560 $ du HOOPP, soit environ 8 000 $ de plus que son régime de retraite actuel.
« Les infirmières et infirmiers et les professionnelles et professionnels de la santé méritent d’être reconnus et rémunérés équitablement pour le travail accompli, maintenant et au moment de leur retraite. L’hôpital SickKids doit faire ce qu’il faut et adhérer au HOOPP, comme presque tous les autres hôpitaux de la province », a déclaré Erin Ariss, infirmière autorisée et présidente provinciale de l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario.
Légalement, en raison de l’excédent du régime, l’hôpital SickKids n’est pas tenu de contribuer au régime de retraite. Cependant, le personnel estime qu’il s’agit d’une décision qui relève d’une éthique douteuse, alors que l’hôpital pourrait améliorer concrètement la vie des travailleuses et travailleurs en apportant simplement sa contribution pour améliorer le régime de retraite.
« Cette suspension continue des cotisations de retraite est tout simplement honteuse. La décision de ne pas contribuer au régime de retraite mine le travail acharné et sape l’engagement du personnel qui a passé sa vie à prendre soin des enfants et le condamne à vivre dans la pauvreté à la retraite », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du SCFP.
À la suite de cette annonce, le personnel de l’hôpital organisera un rassemblement du temps des Fêtes le 3 décembre.