Le SCFP-Ontario exhorte les conservateurs de Doug Ford à lancer la session législative du printemps en abrogeant la loi 124 et en s’assurant que leur budget provincial de mars prévoit le rétablissement des millions de dollars de salaire perdus par les travailleuses et travailleurs du secteur public depuis l’entrée en vigueur du projet de loi 124.
Le SCFP fait également écho à l’appel lancé par Marit Stiles, chef du Nouveau parti démocratique de l’Ontario, qui demande que des excuses soient présentées aux Ontarien(ne)s pour les multiples crises engendrées par la loi 124.
« Doug Ford pense nous distraire avec des absurdités sur le fait de “faire avancer les choses” et agit comme si on était collectivement amnésique au sujet de la loi 124. En fait, c’est tout le contraire. Et on ne le laissera pas s’en tirer en prétendant que la loi 124 n’a jamais existé, ou que ses conséquences n’ont pas été désastreuses pour la population de cette province. L’abrogation de cette loi aurait dû être le tout premier point à l’ordre du jour quand les travaux de l’Assemblée législative ont repris cette semaine », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario.
Les conservateurs ont promis d’abroger la loi 124 sur les restrictions salariales le lendemain de leur défaite en appel de la décision de la Cour supérieure de 2022, qui a déclaré la loi inconstitutionnelle. Le rejet de l’appel de la semaine dernière signifie que deux tribunaux de l’Ontario ont maintenant confirmé que la loi était contraire à la Constitution.
« À cause de la loi 124, plus d’un million de travailleuses et travailleurs du secteur public – dont beaucoup de femmes, de personnes racisées, de personnes à faible revenu – ont perdu leur possibilité de négocier de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. La loi a violé leurs droits et causé des dommages incalculables aux services publics de l’Ontario », a déclaré Fred Hahn.
La loi 124 a limité les augmentations de salaire dans le secteur public à 1 % pour quelque 1,3 million de travailleuses et travailleurs de la fonction publique élargie, soit 1 employé(e) sur 6 en Ontario. Le Bureau de la responsabilité financière de l’Ontario a estimé que la loi a collectivement privé ces travailleuses et travailleurs de 2,1 milliards de dollars en salaire.
Le SCFP-Ontario et d’autres syndicats tiennent la loi 124 en grande partie responsable de la pénurie actuelle de personnel dans les secteurs des soins, puisque les bas salaires ont rendu presque impossibles le recrutement et la rétention du personnel par les employeurs du secteur public – y compris les hôpitaux, les foyers de soins de longue durée, les universités, les agences de services sociaux, les écoles et les services éducatifs à la petite enfance. La loi a également exacerbé le manque de personnel et contribué à des niveaux élevés d’épuisement professionnel parmi les travailleuses et travailleurs de première ligne.
« Chaque député(e) du parti conservateur a voté pour promulguer une loi qui, au bout du compte, a violé des droits constitutionnels. La priorité du parti devrait être de corriger la situation. Toutefois, compte tenu de leur mépris envers les travailleuses et travailleurs, les services publics dont dépendent nos communautés et les Ontarien(ne)s, les conservateurs n’agiront pas, à moins que la pression publique et politique ne les oblige à passer à l’action. »
Les conservateurs ne sont jamais à court de moyens pour témoigner de leur mépris envers le secteur public, a déclaré Fred Hahn, soulignant qu’ « ils construisent des hôpitaux privés, que des employé(e)s du secteur de l’éducation sont congédié(e)s faute de financement et qu’ils ont confié les bureaux de ServiceOntario à Staples et des locaux publics de la Place de l’Ontario à un spa privé. »
« Cependant, on ne permettra pas aux conservateurs d’oublier le mal qu’ils ont causé avec la loi 124. Les conservateurs doivent agir pour abroger cette loi. Ensuite, ils doivent s’assurer que le budget qu’ils présentent corrige en tout point la situation qu’ils ont créée, et que ce budget garantit des services entièrement financés et fournit une solution qui répare les torts causés à chaque travailleuse et travailleur touché(e). »