Mercredi, deux camionnettes conduites par deux briseurs de grève ont heurté deux conducteurs d’équipement sur un piquet de grève dans le Nord de l’Ontario. Ce n’est pas la première fois qu’une attaque impliquant un véhicule à moteur vise les 14 travailleuses et travailleurs de Black River-Matheson qui ont d’abord été mis en lock-out en octobre 2023 et qui sont en grève légale depuis le 22 janvier 2024.
« On est en lock-out ou en grève depuis 124 jours. C’est un tiers d’année », a déclaré Serge Bouchard, président du SCFP 1490. « Dans l’état actuel des choses, il semble que Doug Ford et l’ensemble des député(e)s conservateurs de l’Ontario ne s’opposent pas à ce qu’une travailleuse ou un travailleur soit victime d’un délit de fuite tous les 41 jours. »
Dans son empressement à recruter des briseurs de grève pour voler les emplois de son personnel, le Canton semble embaucher des conducteurs non qualifiés. Les travailleuses et travailleurs du SCFP craignent pour la sécurité du public.
« Le premier ministre Ford ne cesse de prétendre qu’il est “pour le petite peuple” », a fait remarquer M. Bouchard. « Si c’est vrai, il demandera à son ministre du Travail, David Piccini, de déposer un projet de loi antibriseurs de grève dès qu’il reprendra enfin le travail, le 20 février, après sa longue pause de deux mois ».
Le SCFP demande à la Police provinciale de l’Ontario et au procureur de la Couronne de mener une enquête approfondie et de porter des accusations criminelles contre les deux conducteurs responsables des attaques de mercredi contre les grévistes.
« Le SCFP-Ontario est extrêmement inquiet d’apprendre que les membres du SCFP 1490 ont une fois de plus été mis en danger », a fait remarquer le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. « Ces membres sont en grève légale sur un piquet de grève légal, que je suis fier d’avoir visité à plusieurs reprises depuis le début de ce conflit ».
Les gestionnaires du Canton qui ont dirigé le travail des briseurs de grève devraient aussi faire l’objet d’une enquête en vertu de l’article 217.1 du Code criminel. Quiconque dirige le travail d’autrui a l’obligation légale, déjà inscrite dans la loi, de prendre toutes les mesures raisonnables pour assurer la sécurité des travailleuses et travailleurs et du public.
« En essayant de briser cette grève légale à l’aide de briseurs de grève non qualifiés, le maire Doug Bender et l’ensemble du conseil municipal ne mettent pas seulement les membres du SCFP en danger, ils mettent aussi la sécurité du public en péril, a observé Fred Hahn. La responsabilité de cette situation incombe aussi à Doug Ford. Une loi antibriseurs de grève mettrait fin à ces mauvaises pratiques et rendrait les conflits de travail en général plus courts et plus sûrs ».