VANCOUVER – Le bénéfice trimestriel de 838 millions $ engrangé par Air Canada est plus que suffisant pour couvrir la hausse du salaire de départ de ses agentes et agents de bord, d’après le syndicat du personnel de bord. Ce profit prouve aussi que la compagnie est amplement capable de cesser son recours abusif au travail non payé.
« La bonne nouvelle, c’est que la clientèle est de retour et que les avions sont pleins, a souligné Wesley Lesosky, président de la composante Air Canada du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). La mauvaise, c’est que la main-d’œuvre qui porte Air Canada vers le succès, notamment en travaillant gratuitement plusieurs heures par mois, est écrasée par l’inflation. »
« Nos membres sont des spécialistes de la sécurité, mais leur salaire de départ est si bas que, même en travaillant à temps plein, ces gens demeurent admissibles aux suppléments de revenu fédéraux comme l’Allocation canadienne pour les travailleurs », ajoute-t-il, avant de préciser que le salaire de départ d’une agente ou d’un agent de bord chez Air Canada Rouge est de 26 487 $ la première année.
De plus, la compagnie ne paie pas ses agentes et agents de bord pour des tâches quotidiennes cruciales. Ces heures bénévoles s’accumulent. Dans un sondage mené par le SCFP l’hiver dernier, on apprenait que, au Canada, l’agente ou l’agent de bord moyen travaille 35 heures non payées chaque mois, parce que les compagnies aériennes comme Air Canada ne les rémunèrent que lorsque l’avion est en mouvement.
« Cela signifie que des tâches essentielles à la sécurité et au bien-être de la clientèle, comme l’assistance pendant l’embarquement et le débarquement, ainsi que les contrôles de sécurité avant le vol, ne sont pas rémunérées, a insisté M. Lesosky. Les énormes marges bénéficiaires rapportées par ces entreprises sont possibles parce que celles-ci ne versent pas à nos membres un salaire équitable, point final. »