CUPE 905 library workers on the picket line
Le personnel de la bibliothèque de Bradford West Gwillimbury est maintenant en grève depuis 21 jours – ce qui en fait l’une des plus longues grèves pour une bibliothèque de l’Ontario.

« La réalité, c’est que les personnes qui travaillent à la bibliothèque de Bradford West Gwillimbury sont presque toutes des femmes, et elles se voient refuser des hausses salariales depuis des années, alors que la Ville a accordé des hausses aux services et aux postes de direction majoritairement masculins. La hausse de 1,35 dollar de l’heure demandée n’est qu’un petit pas pour réduire l’énorme écart salarial entre les hommes et les femmes dans cette ville », souligne Katherine Grzejszczak, présidente du SCFP 905.

Les employé(e)s de la bibliothèque, qui ont voté de façon presque unanime pour se joindre au SCFP en 2021, tentent toujours de conclure une première convention collective avec la Ville.

La Ville souhaite conclure un accord de cinq ans, ce qui est très inhabituel pour une première convention. La durée habituelle d’une première convention collective est de deux à trois ans, afin de permettre aux deux parties d’en cerner les éventuels problèmes.

« On adore créer des programmes qui rejoignent les personnes âgées et les nouveaux arrivants et arrivantes, et qui permettent aux enfants de découvrir la littérature et leur communauté », indique Bailey Shaw, membre du comité de négociation du SCFP 905. « Mais avec le coût de la vie qui explose, le maire et le conseil municipal nous demandent de performer, mais laissent nos salaires s’effriter. Après avoir vu la moitié du personnel démissionner par frustration ces dernières années, le conseil peut certainement trouver les 50 000 dollars par année nécessaires pour offrir un salaire décent à plus de femmes qui travaillent à la bibliothèque. »

Ces deux dernières années, la Ville a accordé au directeur de la bibliothèque des hausses salariales de 5,7 pour cent et de 7,85 pour cent, totalisant 16 500 dollars – plusieurs fois les hausses offertes aux employé(e)s de première ligne. La hausse demandée pour les 36 employé(e)s totaliserait environ 50 000 dollars.

Les employé(e)s de la Ville qui gagnent plus de 100 000 dollars par année – les membres de la direction et de la haute direction, et le personnel des services à prédominance masculine, comme les services d’incendie et de police– ont vu leurs salaires augmenter de 6 % l’an dernier.

« Ça fait 20 jours que la bibliothèque est fermée. Le maire Leduc et le conseil municipal n’ont pas la volonté politique d’offrir à ces femmes une véritable hausse salariale. C’est du sexisme, déplore Mme Grzejszczak. Malgré ses beaux discours sur l’importance de la bibliothèque, le conseil municipal accepte que des femmes, dont le travail assure la sécurité de personnes vulnérables, continuent de recevoir des salaires de misère. »