Le maire et le conseil municipal de Chilliwack voteront aujourd’hui sur une recommandation visant à sous-traiter l’exploitation des piscines publiques, notamment le centre récréatif Chilliwack Landing, le centre récréatif Cheam et la piscine extérieure Rotary. Ces installations sont exploitées par un entrepreneur externe, Rec Excellence, mais la Ville envisageait de ramener ces tâches à l’interne à l’expiration prochaine du contrat.
« Tant de gens dans notre communauté étaient ravis que la Ville envisage d’exploiter ces installations directement, c’est donc une grande déception », raconte la présidente de la section locale 458 du SCFP, Darlene Worthylake, qui représente la main-d’œuvre municipale de Chilliwack. « À notre avis, poursuivre la sous-traitance de ces installations, c’est pousser notre communauté dans la mauvaise direction. » L’intention de la Ville de sous-traiter les services de natation transparaît dans l’analyse qu’elle a réalisée plus tôt cette année. Parmi les « avantages » cités, on trouve le maintien des coûts de la Ville à un faible niveau, la minimisation des responsabilités en matière de dotation en personnel, la limitation de la responsabilité de la Ville et le ralentissement de la croissance des services et des possibilités.
« Ces priorités n’ont rien à voir avec le soutien à la population et aux services dont elle dépend », déplore Mme Worthylake, elle-même résidente de Chilliwack et usagère d’installations récréatives. « Les gens qui utilisent ces services — nos familles, nos enfants et nos personnes âgées — paieront le prix de la poursuite de la sous-traitance de nos piscines. »
Les propres documents de la Ville confirment les inconvénients du modèle proposé. Le plan directeur des parcs, des loisirs et de la culture indique qu’en mode sous-traitance, la Ville n’a aucun contrôle direct pour faire correspondre les services aux besoins de la communauté, et que personne n’est responsable de questions comme la disponibilité de cours de natation, la réservation de couloirs ou encore l’horaire des séances de bain libre.
Le document de la Ville indique également que la sous-traitance se traduit par une surveillance financière limitée, l’argent des contribuables étant remis à des exploitants externes par le biais d’accords de service. Les documents de la Ville indiquent enfin que la sous-traitance entraîne une diminution de la capacité de la Ville à réglementer la qualité, puisque celle-ci dispose de peu de moyens pour évaluer et corriger les modèles d’exploitation inefficaces par rapport aux objectifs définis pour chaque installation ou encore pour remédier aux expériences négatives des usagères et usagers à la recherche de services.
« Les gens méritent des services de natation sûrs, propres, accessibles et bien gérés, résume Darlene Worthylake. La Ville sous-traite nos piscines depuis des années à des exploitants externes dont la motivation première est de réaliser un profit, au détriment et à la frustration de la communauté. »
Le syndicat a demandé au conseil municipal de Chilliwack de reporter le vote sur un nouveau contrat jusqu’à ce que toutes les informations soient disponibles et que la communauté ait la possibilité de donner son avis.