Presque toutes les provinces et tous les territoires ont signé un nouvel accord de financement du gouvernement fédéral pour les services de garde à l’enfance et l’apprentissage préscolaire, rapprochant ainsi le pays de la concrétisation d’un système national de services de garde à l’enfance. L’Ontario, la seule province qui n’a pas encore signé d’accord, devrait le faire dans les prochains jours.
Cette augmentation du financement fédéral est une victoire durement gagnée. Les accords bilatéraux prévoient une réduction des frais de garde d’enfants à 10 dollars par jour en moyenne, l’ajout de places en services de garde et l’augmentation des salaires dans le but de faciliter le recrutement et la rétention d’éducatrices et d’éducateurs de la petite enfance (EPE) qualifiés.
Cependant, ce ne sont pas tous les accords qui maximisent le soutien à un système de services de garde universellement accessibles et publics.
L’Île-du-Prince-Édouard et l’Alberta ont annoncé que les services de garde à but lucratif agréés auront droit au nouveau financement, bien que l’accord de l’Î.-P.-É. prévoit l’élaboration d’une stratégie d’élargissement de l’offre de services publics sans but lucratif.
D’autres provinces ont pris des mesures plus concrètes pour bâtir un système de services de garde à l’enfance accessible, abordable et inclusif. La Colombie-Britannique a annoncé qu’elle réservera le financement aux services de garde publics sans but lucratif, ainsi qu’aux gouvernements autochtones. De même, la Nouvelle-Écosse limitera le financement aux prestataires de services sans but lucratif qui réduisent leurs frais et adhèrent au cadre de rémunération provincial des EPE. Les exploitants à but lucratif n’auront accès à cet argent que s’ils respectent les règles provinciales qui s’appliquent aux services sans but lucratif.
Le SCFP milite depuis longtemps en faveur de services de garde à l’enfance publics sans but lucratif. Les services de garde publics sans but lucratif sont toujours mieux cotés que ceux à but lucratif pour ce qui est de la qualité des services offerts. Les premiers sont plus susceptibles d’embaucher du personnel mieux formé et d’avoir une dotation en personnel adéquate, un ratio enfant-EPE plus bas et de meilleures conditions de travail qui gardent le moral élevé et réduisent le taux de roulement du personnel. Ces conditions font en sorte que les enfants y reçoivent des services de meilleure qualité.
En revanche, les services de garde à but lucratif accordent la priorité aux profits. Les frais payés par les parents remplissent les poches des exploitants privés au lieu de financer les salaires, les avantages sociaux et les conditions de travail nécessaires pour retenir du personnel qualifié.
Nous avons besoin de services de garde abordables et de qualité pour tout le monde. Le SCFP, la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC) et l’Association of Early Childhood Educators of Ontario (AECEO) demandent au premier ministre ontarien Doug Ford de signer immédiatement un accord bilatéral sur les services de garde d’enfants qui prévoira un moratoire sur l’expansion des services de garde à but lucratif.