Au 1er janvier 2022, nous étions censés avoir accès à une liste de médicaments essentiels qui seraient couverts en vertu de la nouvelle loi canadienne sur l’assurance-médicaments. Au lieu de cela, le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a reporté les changements réglementaires qui auraient mieux protégé la population contre le prix excessif des médicaments. Il est temps d’obliger les libéraux fédéraux à respecter leur engagement envers l’assurance-médicaments pour tout le monde.
Si le gouvernement libéral avait suivi les recommandations de son Conseil consultatif sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments, le Canada serait déjà sur la bonne voie vers un régime universel d’assurance-médicaments. Nous aurions une nouvelle législation conforme à la Loi canadienne sur la santé pour garantir la création d’un régime public d’assurance-médicaments complet. Une nouvelle Agence canadienne des médicaments chercherait à réduire les coûts élevés des médicaments d’ordonnance au Canada. Les familles économiseraient en moyenne 350 dollars par année.
Les arguments en faveur de l’assurance-médicaments sont clairs. Le Canada est le seul pays développé au monde dont l’assurance-maladie universelle n’inclut pas les médicaments d’ordonnance. Nous payons le troisième plus haut coût par personne pour les médicaments, derrière seulement les États-Unis et la Suisse. Et nous payons le deuxième prix le plus élevé au monde pour les médicaments génériques. L’assortiment actuel d’une centaine de milliers de régimes d’assurance privés et d’une centaine de régimes publics est inefficace, coûteux et injuste.
Le conseil consultatif du gouvernement a recommandé, à titre d’étape vers l’assurance-médicaments publique universelle, de renforcer la réglementation sur les médicaments brevetés afin d’abaisser le prix pour tous les payeurs. Malgré cela, le 23 décembre 2021, le gouvernement libéral a reporté les modifications réglementaires requises pour la quatrième fois. Les grandes sociétés pharmaceutiques combattent ces changements qui rogneront leurs énormes profits.
À cause de ces retards, les gens continuent à avoir de la difficulté à payer leurs médicaments brevetés, une situation exacerbée par la pandémie de COVID-19. Même avant la pandémie, le quart des ménages canadiens n’avaient pas les moyens d’acheter leurs médicaments d’ordonnance. Et près de quatre millions de Canadiennes et de Canadiens n’ont pas d’assurance-médicaments.
Il est temps que le gouvernement libéral se range du côté de la population au lieu de prendre le parti des pharmaceutiques.