Les pairs-aidants employés par la Portland Hotel Society (PHS) et représentés par le SCFP 1004 ont conclu un cycle de négociations qui leur donnera les mêmes droits et privilèges que les autres travailleuses et travailleurs couverts par la convention collective provinciale du sous-secteur britanno-colombien de la santé communautaire.
Cette entente novatrice prévoit une augmentation significative des salaires en plus d’avantages sociaux, notamment une assurance-maladie complémentaire, l’accès aux régimes de retraite municipaux, des droits d’ancienneté protégés et des dispositions concernant la SST, les vacances annuelles, les congés de maladie, etc.
« Les gens ont enfin une chance de s’en sortir en travaillant ici, dans le quartier Downtown Eastside (DTES); on reconnaît enfin en nous des êtres humains », a déclaré Doug Everitt, membre du comité de négociation et l’un des tout premiers employés d’Insite.
En mars 2020, les pairs-aidants avaient voté pour rejoindre le SCFP 1004. Leur premier défi consistait à se faire officiellement reconnaître comme des employés méritant les mêmes droits que les autres travailleuses et travailleurs de la Colombie-Britannique, notamment le droit d’adhérer à un syndicat. Les partis ont fini par régler la demande d’accréditation en janvier 2021, moment où on a appris que les pairs-aidants avaient voté à l’unanimité en faveur de l’adhésion au SCFP.
Mark Fraser, membre du comité de négociation, travaille comme intervenant de première ligne au site de prévention des surdoses Molson depuis dix ans. Il espère que cette entente amènera la reconnaissance de plus de travailleuses et de travailleurs dont le vécu est similaire aux gens à qui ils viennent en aide. « Nous avons enfin une convention collective, dit-il; c’est génial ! C’est une première étape vers la reconnaissance adéquate des pairs à titre d’employés et le respect de leur travail vital en cette crise de surdoses sans précédent. »
PHS emploie environ 35 membres qui sont principalement intervenantes et intervenants de première ligne luttant contre l’épidémie de surdoses mortelles dans divers sites du DTES. Il s’agit notamment du site d’injection supervisée Insite, des sites de prévention des surdoses et de la clinique Opiate Agonist Therapies, qui fournit un approvisionnement sûr en narcotiques pour éviter que les usagères et usagers ne dépendent des drogues illicites empoisonnées qui ont tué plus de 8 500 personnes en C.-B. depuis avril 2016. Les pairs du SCFP 1004 fournissent des interventions en cas de surdose, des recommandations vers des sources d’approvisionnement sûres, des traitements et des services de désintoxication, ainsi que d’autres opportunités, pour permettre aux autres résidentes et résidents du quartier DTES de rejoindre le marché du travail et venir en aide à leurs voisins. Il n’y a pas eu de décès sur ces sites.