Aujourd’hui, le personnel hospitalier de Hamilton et de Niagara a manifesté devant les hôpitaux de la région pour témoigner sa frustration envers le « manque de respect » dont font preuve les employeurs et le gouvernement provincial dans le cadre de la négociation collective.
Pour près de 70 000 infirmiers et infirmières auxiliaires autorisées, préposés et préposées aux services de soutien à la personne, membres du personnel de bureau, de nettoyage, d’entretien, d’alimentation et autres membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et du SEIU Healthcare, les négociations provinciales ont commencé en juin, après près d’un an et demi de labeur difficile et risqué en temps de pandémie. L’Ontario dénombre 23 617 infectés au travail et 24 morts de la COVID parmi les membres du personnel de la santé.
L’Association des hôpitaux de l’Ontario (AHO), le groupe-cadre qui négocie au nom des hôpitaux ontariens dans les négociations centrales, a proposé des concessions qui éventreraient la protection de l’emploi et les droits à la mobilité de la main-d’œuvre.
La semaine dernière, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a de nouveau qualifié les travailleuses et travailleurs de la santé de « héros méconnus ». Or, ces gens font face à une diminution de leur salaire réel à cause d’une loi provinciale qui limite les augmentations salariales à moins d’un tiers du taux d’inflation. En outre, le provincial a considérablement limité la capacité du personnel hospitalier à négocier des améliorations indispensables aux soutiens en santé mentale, comme la consultation en cas de stress post-traumatique. Les hôpitaux réclament de nombreuses concessions dans ces négociations.
« Le personnel hospitalier a tenu bon pendant la pandémie, pour les malades et la population de Hamilton–Niagara », rappelle Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO-SCFP). « Ces personnes ont fait des sacrifices pour cela, et elles étaient fières et reconnaissantes de pouvoir aider. Elles ne s’attendaient pas à être récompensées. Mais elles ne sont pas prêtes à accepter qu’on diminue, en dollars constants, leur modeste salaire et qu’on éviscère leur contrat de travail. Nous nous attendons à ce que le gouvernement provincial renonce à son plafond salarial d’un pour cent, comme le gouvernement britannique vient de le faire, en reconnaissance de l’effort pandémique de cette main-d’œuvre. Et nous nous attendons à ce que les hôpitaux retirent leurs concessions et répondent aux priorités du personnel, en particulier dans les domaines de la protection contre les pandémies et de la violence. »
Au Royaume-Uni, les travailleuses et travailleurs du système de santé public ont eux aussi vu la croissance de leur salaire limitée à un pour cent. Or, cette semaine, le gouvernement britannique a annoncé une augmentation de trois pour cent en reconnaissance de leur contribution.
« Après avoir été remerciés, célébrés et cités en héros par le gouvernement de Doug Ford et leur employeur, les travailleuses et travailleurs hospitaliers sont maintenant récompensés par une invitation à sacrifier leur salaire et leurs soutiens en matière de santé mentale », résume Jackie Walker, présidente de la division des soins infirmiers du SEIU. « Ces gens s’épuisent à l’ouvrage. Ils sont ici aujourd’hui pour sonner l’alarme : si les choses ne s’améliorent pas immédiatement, notamment par l’abrogation de la loi 124, la crise de personnel qui sévit dans nos hôpitaux va gagner en ampleur. Et cela mettra nos communautés en danger. »
Les manifestations de Hamilton–Niagara sont les premières d’une série de 55 rassemblements organisés à travers la province jusqu’à la fin août. Des manifestations sont prévues aux hôpitaux Milton, Burlington et Oakville demain (vendredi), dans le nord de l’Ontario et dans le nord du Grand Toronto la semaine prochaine. Des dizaines d’autres rassemblements suivront en août. Un grand rassemblement est prévu le 10 septembre à Toronto.
Les négociations entre le CSHO-SCFP, le SEIU Healthcare et l’AHO reprendront au début de septembre.