Le SCFP 1949, le syndicat du personnel de l’aide juridique, présente ses condoléances aux membres de la Première Nation Cowessess et à tous les autres peuples autochtones qui ont été touchés par la découverte de 751 tombes anonymes sur le terrain de l’ancien pensionnat de Marieval.
L’aide juridique représente les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer une avocate ou un avocat dans des affaires familiales ou pénales. Pour mettre en œuvre les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, il faudra d’abord apporter des changements au système d’aide juridique de la Saskatchewan.
« Notre clientèle est en grande partie autochtone et souffre de l’héritage du colonialisme, notamment des pensionnats », explique Julia Quigley, présidente du SCFP 1949. « Cet héritage se retrouve dans les systèmes de justice pénale et familiale, où on constate une grave surreprésentation des peuples autochtones dans nos prisons et dans le système de protection de la jeunesse. »
Le SCFP demande au gouvernement de la Saskatchewan d’assouplir les critères d’admissibilité à l’aide juridique et d’augmenter le financement accordé au droit de la famille afin que davantage de ressources puissent être consacrées au maintien de la cohésion familiale.
« Dans l’état actuel des choses, il faut essentiellement être bénéficiaire de l’aide sociale pour avoir droit à un avocat, déplore Mme Quigley. Si on assouplissait les critères, nous pourrions aider un plus grand nombre de personnes à récupérer la garde de leurs enfants ou à éviter qu’ils entrent dans le système de protection de la jeunesse. En visant la cohésion des familles autochtones, nous pouvons empêcher les gens de se perdre plus tard dans le système pénal. »
Une possibilité serait de faire en sorte que l’aide juridique collabore avec les organisations et les directions autochtones à la création d’un système global de soutien juridique et social visant à garder les familles autochtones unies et à les réunir là où elles ont été séparées.
« Le statu quo juridique ne fonctionne pas pour les peuples autochtones, estime Julia Quigley. On ne sortira pas de ces problèmes systémiques à coup d’arrestations et d’emprisonnements. Nous demandons à tous les ordres de gouvernement de remanier un système de justice qui perpétue encore les torts infligés aux peuples autochtones. »
Le message de Mme Quigley est que la population canadienne doit se renseigner sur l’histoire coloniale du Canada et réfléchir à la surreprésentation des peuples autochtones dans les salles d’audience et les prisons.
« Nous, en tant que pays, devons changer notre approche des services de police, notre dépendance excessive à l’égard des prisons et notre obsession à séparer les enfants autochtones de leur famille. Les communautés autochtones ont besoin de soutien et de financement pour concevoir leurs propres solutions aux problèmes que le gouvernement canadien a créés en les négligeant et en les maltraitant dans ses systèmes, y compris le système des pensionnats. Et l’aide juridique doit faire partie de ces solutions. »