Selon le SCFP-Ontario et Joel Harden, député néo-démocrate d’Ottawa-Centre et porte-parole en matière d’accessibilité et de personnes ayant un handicap, le projet provisoire du gouvernement de l’Ontario visant à rationner l’accès aux soins intensifs à capacité limitée est discriminatoire et doit être révisé immédiatement.
« Le fait que le projet provisoire stipule que les médecins examineront votre risque de mortalité à court terme ou votre capacité à prendre soin de vous-même pour décider qui aura accès aux unités de soins intensifs à capacité limitée n’est rien d’autre qu’une discrimination flagrante à l’égard des personnes en situation de handicap », a déclaré Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Cela viole dangereusement les droits fondamentaux des Ontariens dont s’occupent nos membres et les droits de plusieurs de nos membres eux-mêmes. »
Bien que la ministre de la Santé, Christine Elliott, ait récemment déclaré que l’Ontario n’aurait peut-être pas besoin de recourir au rationnement en raison de la réduction de la demande en soins intensifs, les préoccupations soulevées par le SCFP-Ontario, la Commission ontarienne des droits de la personne (CODP), les organisations de personnes en situation de handicap et les six bioéthiciens siégeant à la Table consultative de bioéthique du gouvernement, demeurent.
« Cela ne me rassure pas du tout », a déclaré Michele Gardner, membre du Comité des travailleurs en situation de handicap du SCFP-Ontario. « Ce protocole de triage discriminatoire peut être utilisé à tout moment. Il y appert évident que les personnes en situation de handicap risquent de ne pas recevoir les soins intensifs dont elles ont besoin en raison de critères explicitement biaisés. »
« Le protocole doit être révisé pour supprimer toute discrimination et nous devons être consultés », a déclaré Michele Gardner. «La CODP a soulevé la question de l’absence de consultation, tout comme l’ont fait les six membres siégeant à la Table de bioéthique, qui ont dit à juste titre que sans cela, ce gouvernement ne fait qu’intensifier la vulnérabilité des personnes en situation de handicap. »
« Plus d’un an s’est écoulé depuis que plus de 200 organisations communautaires ont écrit au gouvernement Ford pour lui demander de supprimer la discrimination fondée sur le handicap de son protocole de triage. Il n’a répondu que par le silence », a déclaré M. Harden. « Il est temps de mettre fin au secret qui entoure le triage des soins intensifs et que le gouvernement Ford retire la discrimination fondée sur le handicap de son protocole. »