Samedi dernier, après que la ministre ontarienne de la Santé, Christine Elliot, ait annoncé que la province disposait de suffisamment d’équipements de protection personnelle (ÉPP), 87 pour cent des travailleurs de la santé sondés par le SCFP ont signalé qu’ils n’avaient pas accès aux ÉPP nécessaires pour traiter les patients atteints de la COVID‑19.
Sur les 3000 travailleurs de la santé sondés, 91 pour cent ont dit se sentir abandonnés par le gouvernement provincial. En outre, 88 pour cent ont indiqué que l’incapacité à maintenir une réserve d’ÉPP et la décision de détruire 54 millions de masques N95 expirés sans les remplacer leur donnait l’impression que le gouvernement n’avait pas à cœur leur santé et leur sécurité.
« Nos membres du secteur hospitalier indiquent que les fournitures sont rationnées. Ces équipements de protection sont particulièrement rares pour les prestataires de soins de longue durée et de soins à domicile. Plusieurs ont l’impression d’avoir été abandonnés et sont furieux que le gouvernement de l’Ontario ait relâché ses protocoles de sécurité. Nous exigeons que ces protocoles soient renforcés, que les masques expirés soient distribués et que l’industrie soit immédiatement mise à contribution pour produire des masques et des ensembles de dépistage », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO/SCFP).
M. Hurley a souligné que le personnel médical représentait seulement 3 pour cent des cas d’infection en Chine. Les établissements de santé chinois ont adopté des précautions pour prévenir la transmission par voie aérienne, tandis que les ÉPP utilisés en Ontario ne préviennent que la transmission par gouttelettes. Des rapports de la ville de New York – où les protocoles pour prévenir la transmission par gouttelettes et les ÉPP sont semblables à ceux de l’Ontario – indiquent que 20 pour cent des ambulanciers sont maintenant infectés par la COVID‑19 et hors service.
Une nouvelle étude de l’Université du Nebraska a constaté que la COVID-19 se propageait autant par voie directe (par gouttelettes et d’une personne à l’autre) que par voie indirecte (objets contaminés et transmission aérienne). Selon l’étude, cela soutient l’adoption de précautions d’isolement pour prévenir la transmission aérienne.
« Le gouvernement provincial nous a dit à plusieurs reprises que l’Ontario disposerait bientôt de plusieurs millions de masques N95. Mais on ignore encore où sont ces masques. Le personnel médical doit être protégé, sinon il risque de contracter le virus. En plus d’être une tragédie personnelle pour les travailleurs de la santé et leurs proches, la contagion d’un grand nombre d’infirmières, d’employés de nettoyage, de préposés aux services de soutien à la personne (PSSP) et d’autres employés risquerait d’entraîner la contagion de leurs collègues, des patients et des résidents des centres de soins de longue durée », a indiqué Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP‑Ontario.
Le SCFP‑Ontario représente environ 90 000 employés médicaux de première ligne. Le jeudi 2 avril, les employés des hôpitaux et des centres de soins de longue durée porteront un autocollant demandant une meilleure protection des patients, des résidents et du personnel, en exigeant des ÉPP adéquats pour les travailleurs de la santé, le dépistage des patients et des résidents, ainsi que l’identification et la mise en quarantaine des personnes infectées. Grâce à une action collective, les travailleurs de la santé de l’Alberta auront désormais accès à des masques N95 lorsqu’ils se trouveront à moins de deux mètres d’une personne suspectée, présumée ou identifiée comme étant infectée à la COVID‑19.