La situation continue à se dégrader au Casino du Lac-Leamy où les quelque 90 agents de sécurité et techniciens de surveillance sont en colère devant le manque de respect flagrant démontré par l’employeur tout au cours de la négociation en vue du renouvellement de la convention collective.
Selon le syndicat, ce dernier a fait preuve d’intransigeance et n’a pas négocié de bonne foi ni de façon transparente.
Les salariés réclament depuis des mois la reconnaissance du caractère atypique de leur travail. La présence, notamment, d’une discothèque à l’intérieur des murs du casino constitue l’un des facteurs expliquant les demandes syndicales répétées afin de réévaluer le poste d’agent et de modifier les procédures internes de sécurité par l’ajout d’effectifs et d’équipements nécessaires à l’exercice de l’emploi.
Malgré les demandes syndicales déposées à cet effet depuis 2017, l’employeur n’a pas jugé pertinent de procéder à la réévaluation de ce poste. Il a préféré nier le tout et s’est contenté de gérer le risque au jour le jour.
« Depuis l’ouverture de la discothèque, il y a eu une hausse considérable d’interventions musclées de la part des agents. Nous faisons face à des clients en état d’ébriété, souvent agressifs et sur lesquels nous trouvons parfois des armes blanches. Selon nos statistiques, il y a plus d’interventions de ce type au Casino du Lac-Leamy que dans tout autre casino de Loto-Québec », d’affirmer Michel Despatie.
Devant le refus de l’employeur de reconnaître les dangers auxquels ses employés sont confrontés, une demande d’intervention à la CNESST a été faite par le syndicat afin de forcer la partie patronale à prendre au sérieux ces derniers.
Fait à noter, en 2014, le syndicat et l’employeur s’étaient entendus pour une réévaluation des postes d’agents de sécurité, laquelle a été finalement effectuée en 2016.Celle-ci avait révélé que les agents étaient sous-payés par rapport au travail à effectuer. L’employeur a par la suite tout simplement rejeté les conclusions de cette réévaluation.
Le syndicat dénonce également les nombreuses compressions en matière de sécurité qui ne viennent qu’accroître les risques pour la sécurité et la santé des travailleurs.
Le 16 avril dernier, les syndiqués ont voté unanimement pour le recours à des moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève. La convention collective est échue depuis le 1er avril 2018.
« Tout ce que nous voulons, c’est une négociation de bonne foi où l’employeur va prendre en considération le caractère dangereux de notre travail, où il apportera les correctifs nécessaires et reconnaîtra le travail qu’effectuent autant les techniciens de surveillance que les agents de sécurité. Nous voulons être traités de façon équitable et éviter qu’une tragédie ne survienne », a ajouté Stéphane Paré, conseiller syndical du SCFP.