Sur fond de salles de classe surpeuplées, de possibilités d’apprentissage moins nombreuses et d’une raréfaction du soutien aux élèves, les travailleurs scolaires ontariens représentés par le SCFP ont voté en nombre record en faveur d’un mandat de grève. Ils utiliseront cette mesure, adoptée à 93 pour cent, pour défendre les services aux élèves.
Le vote s’est déroulé de la fin août au 15 septembre dans toutes les sections locales du SCFP qui, ensemble, représentent 55 000 travailleurs scolaires en Ontario. On en a dévoilé le résultat aujourd’hui.
« En Ontario, la rentrée scolaire de cette année est très différente de celle de l’an dernier », explique Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) du SCFP. « Les familles, les élèves et les travailleurs sont tous touchés par les coupures du gouvernement Ford dans l’éducation. » Le CSCSO est l’agent négociateur central des travailleurs scolaires ontariens affiliés au SCFP.
« Nous comptons exercer des moyens de pression pour défendre les élèves et les services que leur prodiguent nos membres », précise Mme Walton.
Le résultat du vote place les travailleurs scolaires du SCFP en position de grève légale à compter du 30 septembre, même si les négociations avec le Conseil des associations d’employeurs se poursuivent. Les parties se rencontreront pour négocier les 17 et 18 septembre.
« Nous continuerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter une interruption de travail », rassure Mme Walton, qui confirme aussi que le CSCSO et le SCFP sont prêts à fixer d’autres dates de négociation. Cela dit, elle ajoute que les syndiqués sont prêts à défendre les services qu’ils prodiguent et sur lesquels comptent les élèves et leurs parents.
En août, le CSCSO a envoyé une lettre ouverte aux parents et aux familles des écoliers ontariens pour expliquer les raisons des travailleurs scolaires affiliés au SCFP qui se préparent à un possible conflit de travail et solliciter leur soutien et leur compréhension. Mme Walton estime que la cause des travailleurs a touché une corde sensible.
« Nos membres sensibilisent les parents, les familles et les partisans du système d’éducation publique depuis des mois, ajoute-t-elle. Nous savons que nous partageons les mêmes objectifs. »
« Tout comme nous, ils veulent plus d’aides-éducatrices pour aider les enfants ayant des besoins particuliers. Et assez de concierges pour garder les écoles propres et saines. Ils ne veulent pas que les enfants vulnérables aient à attendre trop longtemps avant de voir un psychologue, un intervenant ou un travailleur social à l’école. Ils veulent plus d’éducatrices de la petite enfance afin que les jeunes enfants tirent le meilleur parti de leurs premières années d’apprentissage. Ils veulent des professeurs de musique, de langue et d’arts plastiques capables d’enrichir l’expérience d’apprentissage de leurs enfants. »
« S’il faut exercer des moyens de pression pour défendre une éducation publique de grande qualité, bien soutenue et complète, les travailleurs scolaires membres du SCFP y sont prêts », conclut-elle.