À l’automne 2017, le gouvernement colombien a conclu des accords de paix, mais le calme n’est pas revenu pour autant. Les forces paramilitaires à la solde des grands propriétaires terriens et de l’entreprise privée demeurent actives. On leur attribue plus de 125 morts depuis la signature des accords. Ces violences se poursuivent malgré le désarmement des FARC, un mouvement national de libération, et elles menacent la mise en place d’un véritable processus de paix qui s’attaquerait aux racines socioéconomiques du conflit armé.
C’est pourquoi le SCFP et les trois autres syndicats canadiens du secteur public impliqués dans l’initiative Frontlines poursuivent leur implication auprès des travailleurs colombiens et des communautés autochtones et afro-colombiennes.
Depuis plus de quinze ans, Frontlines organise des échanges de solidarité entre les travailleurs par l’entremise de syndicats et d’organismes populaires colombiens. Ces efforts visent à soutenir le processus de paix et à faire connaître les impacts négatifs des investissements canadiens et des politiques économiques néfastes comme la privatisation et l’Accord de libre-échange canado-colombien. La mission des délégations syndicales canadiennes consiste à favoriser la solidarité entre les travailleurs du secteur public du Canada et de la Colombie, à lutter contre la privatisation des services publics et à soutenir le processus de paix.
En février 2018, Frontlines a envoyé une délégation syndicale canadienne en Colombie. Elle était composée de représentants du SCFP, du Syndicat des travailleuses et travailleurs des postes, de l’Alliance de la fonction publique du Canada et du Congrès du travail du Canada. Cette délégation a rencontré des citoyens dont les communautés sont affectées par la privatisation de l’eau, par l’extraction des ressources par des entreprises canadiennes et par les accords de libre-échange qui menacent le gagne-pain des travailleurs, des agriculteurs, des Autochtones et des Afro-Colombiens.
La délégation en a appris davantage sur la privatisation, l’expropriation des terres et les déplacements des populations rurales qui ont cours en Colombie. La délégation a aussi constaté que tous les moyens sont utilisés (la loi, le système judiciaire et la violence paramilitaire) pour faire taire et criminaliser les citoyens et les syndicats qui luttent contre ces phénomènes.
Le SCFP et ses partenaires syndicaux canadiens continueront à dénoncer la situation qui prévaut en Colombie.