Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) réserve un accueil mitigé au programme public de psychothérapie annoncé par le gouvernement Couillard. D’une part, le SCFP salue l’idée elle-même, qui permettra à des personnes en détresse de recevoir des services de psychothérapie remboursés par la RAMQ. D’autre part, il déplore que le programme s’applique seulement aux cliniques privées et non aux CLSC, et qu’une référence d’un médecin soit nécessaire pour y accéder.
« Le réseau public de santé et de services sociaux, avec les CLSC sous l’égide des CISSS et des CIUSSS, devrait héberger ce programme. Il offre tout l’encadrement nécessaire et toute la cohésion au succès du programme. Surtout, le réseau public assurerait le caractère équitable, universel et accessible du programme », a souligné Frédéric Brisson, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).
« Mais malheureusement et encore une fois, Couillard et Barrette font le choix de vider le réseau public pour enrichir les cliniques privées. Ils font le choix de placer les psychologues, travailleurs sociaux et infirmières sous la gouverne des médecins. C’est leur marque de commerce, c’est toujours la même histoire », d’ajouter Frédéric Brisson.
Le CPAS voit cette décision mal avisée comme la suite logique d’une directive de 2015 du ministre Barrette qui oblige les CISSS et les CIUSSS à fournir du personnel aux groupes de médecine familiale (GMF). Par cette directive, des employés du réseau public, toujours payés par le public, sont mis à la disposition des GMF, qui sont des entreprises privées.
Le CPAS abonde dans le sens de Charles Roy, président de l’Association des psychologues du Québec, selon qui il est absurde de « briser des équipes qui fonctionnent en CLSC pour les transférer dans les GMF ».
« Aussi, il ne faut pas se leurrer : il y a là une belle hypocrisie. En début de mandat, ce gouvernement a d’abord supprimé plusieurs postes de psychologues dans le réseau public au nom de l’austérité. Dommage qu’il faille attendre les périodes préélectorales pour que les personnes souffrant de troubles anxieux ou de troubles dépressifs reçoivent tout le soutien nécessaire », a conclu le président du CPAS.