Matthew Stella | Service des communications du SCFP
Touchons du bois ! Il n’y a ni grève ni lock-out en Ontario en ce moment. Les membres du SCFP 1600 ayant mis fin à leur grève au Zoo de Toronto le 11 juin, c’est donc la première fois depuis le 25 juin 2016 qu’il n’y a aucun membre du SCFP en grève ou en lock-out dans cette province. Depuis un an, on notait un nombre élevé d’arrêts de travail dans les services publics et les services sociaux.
Cette vague de moyens de pression s’explique par la privatisation des services et une série de budgets d’austérité.
Ce printemps, la présidente du SCFP 2073, Stacey Connor, a guidé les employés ontariens de la Société canadienne de l’ouïe lors d’une grève de neuf semaines. « Plusieurs organismes de services sociaux ont ajouté des représentants du monde des affaires à leur conseil d’administration, explique-t-elle. Cela a entraîné un changement de philosophie. On tente de gérer les fournisseurs de services sociaux comme des entreprises, ce qui se traduit, pour nos membres, par des attaques contre les congés de maladie et les vacances et des problèmes de charge de travail. Tout cela au nom de la rentabilité, alors que la rémunération des administrateurs et des cadres continue d’augmenter. »
Dans le secteur public, on précarise la situation des travailleurs, alors que les salaires augmentent peu ou pas du tout. Ils se font toujours dire qu’il n’y a simplement pas d’argent.
La prédominance des femmes est un facteur récurrent dans les récentes luttes. D’ailleurs, la plupart des sections locales mises en lock-out ou contraintes à la grève étaient dirigées par des femmes.
Alors que la première ministre ontarienne dit accorder la priorité aux enjeux des femmes, comme l’équité salariale dans les ministères, nos membres, particulièrement les femmes, subissent les contrecoups des politiques économiques et des budgets d’austérité de son gouvernement.
La force et la solidarité avec lesquelles les membres du SCFP ripostent à l’effritement des services publics et sociaux ont de quoi encourager, mais, pour renverser réellement la vapeur, nous aurons besoin d’un gouvernement qui reconnaît l’impact de ses politiques économiques sur les femmes. « Pour améliorer la condition féminine, conclut Mme Connor, nous avons besoin d’un gouvernement qui mettra fin à l’austérité et aux attaques contre nos services sociaux et publics. »