Les avocats de la section locale 2073 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont déposé une plainte pour pratique déloyale de travail à la Commission des relations de travail de l’Ontario. Le SCFP 2073 représente 227 employés de la Société canadienne de l’ouïe (SCO) en grève depuis le 6 mars.
Dans sa plainte, le SCFP soutient que l’employeur a commis plusieurs infractions à la Loi ontarienne sur les relations de travail. Cette loi (qui dicte les règles de la négociation collective) stipule clairement qu’en présence d’un agent de négociation (un syndicat) représentant les travailleurs, l’employeur ne peut pas tenter de négocier directement avec ses employés individuellement. Pourtant, c’est exactement ce qu’a fait la SCO le 7 avril dernier, lorsqu’elle a expédié par Purolator 227 offres individuelles aux domiciles des grévistes.
« À plusieurs reprises, la SCO a cherché à prolonger la grève au lieu de la résoudre, explique Barbara Wilker-Frey, conseillère nationale au SCFP. Elle a attendu plus de trois semaines après le déclenchement de la grève avant de reprendre les négociations. Puis, une fois assise à la table, elle a refusé tout compromis conséquent pour trouver une issue au conflit, même après que le syndicat eut trouvé une solution à son soi-disant problème de responsabilité. Maintenant que les pourparlers sont rompus à nouveau, voilà qu’elle tente de conclure des ententes individuelles avec nos membres. »
Le syndicat explique aussi, dans sa plainte, que la SCO a partagé avec les grévistes des renseignements qu’elle n’a jamais divulgués à la table des négociations. En outre, elle a diffusé de fausses données financières à ses employés, des données qui diffèrent des chiffres cités à la table.
« Combien de milliers de dollars la SCO a-t-elle gaspillés pour expédier, en service le jour même, ces lettres trompeuses et inappropriées à nos membres à travers la province, se demande Mme Wilker-Frey ? L’argent qu’elle dépense pour prolonger la grève devrait servir à fournir des services de qualité aux personnes sourdes et malentendantes. Nous l’exhortons à faire preuve de maturité dans la recherche d’une issue au conflit de travail. Nous avons fait notre bout de chemin en réglant son plus gros point litigieux ; à elle de proposer quelque chose qui rendra son projet de convention collective acceptable. La communauté que nous servons le mérite bien. »
Les 227 grévistes n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis quatre ans. Ils sont conseillers, enseignants en alphabétisation, audiologistes, orthophonistes, interprètes, formateurs d’interprètes, employés de bureau, coordonnateurs de programmes, adjoints de programmes et informaticiens.