La Société d’aide à l’enfance (SAE) du district de Nipissing et Parry Sound ayant renié sa promesse de résoudre le conflit de travail en arbitrage, les employés en lock-out depuis décembre n’ont pas d’autre choix que de mener leurs propres moyens de pression contre la SAE.
Aujourd’hui, les dirigeants de la section locale 2049 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont consulté les travailleurs qu’ils représentent. Armés d’un appui massif, ils ont annoncé la poursuite du conflit de travail déclenché par la SAE il y a quatre mois.
« Pendant deux semaines, nous avons cru que nous travaillions de concert avec la SAE à la recherche d’une solution arbitrée, explique la présidente du SCFP 2049, Debbie Hill. Le gouvernement avait recommandé cette voie et le conseil d’administration de la SAE avait adopté une résolution en ce sens. Puis, hier, à notre grande surprise, la SAE a décrété un ultimatum perdant-perdant. Après quatre mois de lock-out, les dirigeants de la SAE nous disent : “revenez au travail, mais nous allons vous imposer tout ce qui est à l’origine du conflit et, en plus, nous allons nous débarrasser de votre syndicat.” »
« Que peut-on répondre à une telle arrogance, à autant de duperie ? lance-t-elle. Pas d’autre choix que de répondre “non” ! »
Les modalités de retour au travail qu’a annoncé la SAE de Nipissing et Parry Sound imposeraient aux travailleurs un régime de congés de maladie inadéquat qui finirait par nuire aux services et qui, d’ailleurs, constitue le nœud du lock-out depuis le début. La SAE souhaite aussi retirer au syndicat les droits qui lui sont conférés par la convention collective, allant jusqu’à ne plus reconnaître le rôle du syndicat ou même le statut de syndiqué. Pour ajouter l’insulte à l’injure, les modalités proposées sont pires que les conditions de travail mises sur la table des négociations en 2016.
« Nous n’avons jamais rien vu de tel, admet le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. On ne rencontre même pas ce genre d’arrogance au privé, où l’employeur peut prétendre protéger ses profits. Les décideurs de la SAE de Nipissing et Parry Sound sont censés se soucier du bien-être d’enfants vulnérables. Ils prétendent même accorder de la valeur à leur personnel. Pourtant, ils sont incapables de négocier un contrat avec leurs travailleurs, de tenir parole ou même de suivre les consignes de leur propre conseil d’administration. »
« Le ministre des Services à l’enfance et à la jeunesse n’a plus le choix, conclut M. Hahn ; il doit intervenir et reprendre le contrôle de cet organisme. »